Le moral des troupes

Jimmy retourne dans son Québec natal avec son amoureuse. Ce sera l’occasion pour lui de se replonger dans ses souvenirs d’enfance…

Par Arneau, le 16 mai 2011

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Notre avis sur Le moral des troupes

Aujourd’hui, le mode autobiographique occupe un pan entier de la « nouvelle BD » franco-belge. Recueils de blogs, journaux intimes ou romans graphiques inondent les librairies depuis plusieurs années avec des fortunes diverses. Mais ce genre fait également des émules outre-Atlantique avec de solides représentants, particulièrement chez les labels indépendants. L’un de ces auteurs, Jimmy Beaulieu s’est taillé, en France, une belle réputation avec la particularité de ne pas être américain mais québécois. Le moral des troupes est une de ses œuvres publiées aux éditions des 400 coups et qui a fortement contribué à le faire connaître.

Contrairement à beaucoup de livres de ce type, cet album n’est jamais répétitif. Sans doute car l’auteur ne suit pas vraiment de cahier des charges précis et nous raconte ses anecdotes au fil de ses envies. L’auteur n’hésite pas à faire des séquences très longues pour nous parler de sa famille et de son enfance. Il nous raconte tout de ses souvenirs, même les choses difficiles, sans complaisance mais avec une grande pudeur qui ne transforme jamais le lecteur en voyeur.  Jimmy Beaulieu ne se limite pas à parler de ses rapports familiaux, loin de là. Il s’attaque à tous les sujets : son rapport à la musique ou à la cuisine, ses voisines qui font trop de bruit, sa relation amoureuse, son métier ou même ses réactions face à un chauffeur de taxi raciste. Véritable réflexion sur le temps qui passe, il traite également beaucoup de ses origines québécoises et de sa relation tumultueuse avec Montréal. Dans ce registre, il nous livre d’ailleurs quelques beaux passages de ce que l’on pourrait appeler de la poésie urbaine.

Un des charmes de l’album vient aussi du vocabulaire et de l’argot québécois utilisé par l’auteur qui  amène un dépaysement agréable pour le lecteur français, voire même de l’amusement. Et même si parfois l’auteur pourrait paraître un peu effrayant à force de toujours tout analyser, il parvient à traiter tout cela avec une belle légèreté. Drôle, sensible, engagé, touchant, réflexif, cet album est tout ça à la fois et constitue un vrai petit bijou dans un genre pourtant saturé.

Par Arneau, le 16 mai 2011

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