MONUMENT AMOUR
Femmes de pierre

 
Camille le Moall, écœuré que ses ex-beaux-parents se soient débarrassés de la statue qu’il avait sculptée pour la tombe de Sarah, n’a plus goût à rien et, bien qu’il soit sans le sou, décline les propositions qui lui sont faites de sculpter des monuments aux morts ; activité lucrative en ces lendemains de guerre.

Un soir, après avoir noyé son chagrin dans l’alcool, il a été vu urinant sur le socle du mémorial de sa ville. Mimieux, son ex-beau-père, profitera de cette information pour le faire interner. Léon et Alcide apprendront les malheurs de leur ami. Ils œuvreront alors pour le faire libérer et trouveront même matière à lui redonner l’envie de sculpter. Leurs démarches couronnées de succès et la réalisation par Camille d’une nouvelle statue qu’il imposera en ville feront craquer la mère Mimieux qui dévoilera un secret jusque-là bien gardé…
 

Par sylvestre, le 17 janvier 2019

Publicité

Notre avis sur MONUMENT AMOUR #2 – Femmes de pierre

 
L’histoire dans cet album qui marque la suite-et-fin du dyptique Monument Amour n’est pas qu’un chemin tranquille vers une issue heureuse pour le héros Camille le Moall. Au fil des 48 planches, le sculpteur va en effet connaître la déprime, l’incompréhension ou encore l’internement. Complètement anéanti, il ne montrera pas vouloir à tout prix se raccrocher à la vie ; notamment dans la scène malheureusement trop longue et pleine de redites où on le voit se faire offrir du travail. Et c’est vrai qu’il deviendra un personnage qu’on ne peut pas vraiment apprécier à cause des attitudes qu’il a. Néanmoins, les amis qu’il compte sont de vrais amis. Et le meurtre dont on l’accuse reste à prouver. Tout emmuré dans son chagrin qu’il est, Camille ne peut donc pas décemment devoir perdre sur toute la ligne.

Avec un dessin au trait souvent trop gras, trop épais (dommage dans une bande dessinée où l’art est au coeur des choses et où est louée la beauté des réalisations du héros sculpteur), Arnaud Floc’h met en images un scénario de Didier Quella-Guyot malheureusement sans trop de surprises. En effet, chaque initiative touche au but rapidement, que ce soit celles des "méchants" ou celles des "gentils" : on en vient donc à ne pas être surpris par certaines conséquences. Et comme on veut bien croire [attention, spoil !] que Camille n’est pas l’assassin de Sarah, on devine assez vite à qui, parmi le peu de protagonistes animant ce récit, revient ce titre… Idem pour la fameuse statue disparue dont on devine très vite qu’elle n’est pas aussi perdue que ça… [fin du spoil]

Ces faiblesses sont probablement dues au format en deux albums : avec plus de pages, les choses pourraient sans doute être traitées plus subtilement. Il n’empêche que si ce n’est pas une lecture qui vous laissera un souvenir impérissable, elle se fait sans trop de peine grâce à un contexte et à des caractères de personnages relativement originaux.
 

Par Sylvestre, le 17 janvier 2019

Publicité