MONTEFIORE (LES)
Contrefaçon

A la suite de la disparition de son père, Narciso Montefiore a repris le flambeau de la maison de haute couture familiale et ce au détriment de sa belle-mère qui a décidé de partir pour œuvrer sous l’aile protectrice de son concurrent direct le couturier de luxe Lanciano. Alors que depuis la dernière fashion week, les ventes de ce dernier s’envolent, les comptes de la société Montefiore sont au plus bas. Aussi une réplique est nécessaire, réplique que ne peut plus assurer Clémente, le bras droit vieillissant de Narciso. Alors que ce dernier se prépare à trouver un remplaçant qui a plus de gnaque, un nouveau scandale vient frapper la maison Montefiore. En effet, de faux vêtements à l’effigie de celle-ci et produit en Chine à bas coût viennent inonder le marché mondial semant, comme il se doit, un discrédit énorme sur la luxueuse marque. Comment Narciso va pouvoir contrecarrer cette nouvelle crise si tant est qu’il puisse faire quelque chose ? Est-ce que la nouvelle collection du jeune créateur de talent Young Lee suffirait à empêcher de la faire sombrer dans la banqueroute ? Surtout que de son côté, Askana, le mannequin vedette de la firme, semble ne pas prendre très au sérieux la place de rêve qu’elle est en train d’atteindre et se livrerait de fait à des agissements pour le moins contestables. De même, l’irascible Francesca est on ne peut plus déterminée à faire tomber son beau-fils et nombreuses sont les cartes qu’elle a encore dans les mains pour parvenir à ses fins !

Par phibes, le 28 mai 2014

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Notre avis sur MONTEFIORE (LES) #2 – Contrefaçon

Le sort semble s’acharner sur le pauvre Narciso et l’on peut se demander comment ce dernier pourrait se sortir d’une telle plongée aux enfers. Avec ce deuxième épisode, Christophe Bec et Stéphane Betbeder reviennent pour nous donner la suite et la fin de ce combat que se livrent souterrainement deux sociétés de haute couture.

A n’en pas douter, les coups les plus bas volent en cet opus, et le sémillant Narciso a beaucoup à faire pour tenter, en bon capitaine, de redresser la barre de sa société. En effet, venant de tout côté (du concurrent direct Lancino/Francesca pour la majorité, mais aussi de la belle Oskana en pleine déroute morale), les attaques directes ou indirectes annoncent inéluctablement la fragilisation imparable de la maison Montefiore. Toutefois, face à ces épreuves, Christophe Bec et Stéphane Betbeder ont décidé de donner le potentiel suffisant à leur personnage clé pour se retourner et entrevoir éventuellement une porte de sortie. Pour bien l’appuyer dans ses démarches, ce dernier se voit accompagné par des seconds rôles pour le moins efficients (Christie, Youg Lee, Clémente et la journaliste Sara) et nombreuses sont les négociations et investigations à mener.

A cet égard, les coscénaristes gèrent très convenablement leur équipée contemporaine au sein d’un domaine qui allie le luxe, la beauté extrême et le pouvoir, dans des manipulations insidieuses et perpétuelles qui se veulent convaincantes. Celles-ci s’enchaînent dans nombre de rebondissements avec force sans pour autant faire germer une certaine fatalité (que l’on pourrait ressentir chez Clémente), ce qui, en soi, est un grand plus pour le récit. Face à ces coups du destin, les réponses qui nous sont servies sont pour le moins crédibles et apportent une ferveur captivante.

La prestation de Pasquale del Vecchio reste de qualité. Le dessin qu’il produit dans ce tome est conforme à ce style qu’on lui reconnaît, très réaliste, riche en détail et plutôt conventionnel. Grâce à son coup de crayon assuré, il sait mettre en évidence la féminité et donner à ses personnages un certain charisme. A noter que la mise en couleur de Jean-Jacques Chagnaud reste elle-aussi bien efficace et donne un relief à l’ensemble pictural appréciable.

Une fin d’histoire dans le milieu de la mode rondement menée par un quartet d’auteurs bien investis.

Par Phibes, le 28 mai 2014

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