MONSIEUR NOIR
Monsieur Noir 1

Etant désormais orpheline, Fanny est confiée aux bons soins de son oncle, Lord Arthur Charleston, qui habite la ténébreuse citadelle de Blacktales. C’est en cette une vaste demeure qui possède la curieuse faculté de s’accroître, que la petite fille va déambuler au contact d’une gente loin d’être ordinaire. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de son précepteur Maître Gavotte qui lui enseigne la politique de l’immense maisonnée. Cette dernière, gérée par un énigmatique individu, Monsieur Noir, a été louée pour une période de 7 ans à Lord Charleston qui risque très prochainement de la perdre à tout jamais s’il ne retrouve pas la plume qui lui a permis d’obtenir son bail et de le renouveler. Qui est donc en possession de ladite plume ? Lord Charleston et ses partisans du clan Tohu vont devoir chercher rapidement car nombreux sont ceux du clan Bohu qui veulent mettre la main dessus pour déloger le locataire actuel.

 

Par phibes, le 4 avril 2010

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Notre avis sur MONSIEUR NOIR #1 – Monsieur Noir 1

Le fait que cet ouvrage porte les noms de Dufaux et Griffo suffit à lui seul pour signifier que l’aventure proposée sera de qualité à tout point de vue. En effet, au moment de la sortie de cet opus (en 1994), ce duo d’auteurs émérites est déjà à l’origine de séries telles Beatifica Blues, Giacomo C., Samba Bugatti, reconnues pour leur originalité probante.

En la présente, les deux artistes s’accordent à nous narrer une histoire toute aussi atypique, aux effusions scénaristiques qui semblent faire un petit clin d’œil à l’univers de Charles Lutwidge Dodgson (Alice au Pays des Merveilles). De fait, ils nous entraînent au sein d’un microcosme sombre hors normes, à la fois envoûtant et intrigant qui n’en finit pas de se mouvoir de façon incroyable.

Pour ce faire, Jean Dufaux a choisi pour bien appesantir son récit un cadre des plus lugubres puisqu’il a opté pour un vaste château obscur, peuplé de personnages pour le moins étranges répondant aux noms de danses, obéissant à une organisation structurelle décalée proche de la folie (antagonisme entre deux clans, location à reconduire, quête d’une plume…). La surprise est donc de mise dès l’ouverture de la porte massive de la forteresse et reste constante tout au long des 62 planches. Seule Fanny, la jeune héroïne, semble être le personnage censé de l’équipée à la démesure exacerbée, au mystère extravagant et à l’humour grinçant.

Le graphisme de Griffo porte à merveille l’univers du scénariste. De par sa précision, sa propension à générer des caricatures charismatiques, son trait humoristique, sa quête du moindre détail, il donne à cette histoire un intérêt remarquable. Le monde insolite qu’il dépeint avec largesse, à la colorisation excellemment employée avec des dominantes de rouges, est un régal pour les yeux.

Un premier opus admirable qui a pour conséquence inévitable d’appeler la lecture du deuxième et dernier épisode pour enfin connaître celui qui a donné son nom à la saga.

 

Par Phibes, le 4 avril 2010

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