MONSIEUR LÉON
Tome 1

Monsieur Léon est un individu qui appartient à la catégorie des communs des mortels. Sans réel éclat et d’apparence austère, possédant un physique peu attirant, Léon semble en harmonie avec le monde maussade qui l’entoure. Mais quand il franchit le seuil de son appartement ou quand une émotion intense le submerge, l’optimisme l’étreint, son imagination déborde et son cœur se met à battre au rythme chaloupé du mambo. Tout devient alors possible pour Léon, sa vie devient légère et fleurie et la négativité, l’agressivité ambiantes glissent sur son imperméable sans l’atteindre. Il en arrive même à flirter avec Sophie, sa jeune voisine de palier, qui semble apprécier son sex-appeal. Sacré Monsieur Léon !

Par phibes, le 30 septembre 2022

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Notre avis sur MONSIEUR LÉON #1 – Tome 1

Romancier à ses heures, adepte de musique et réalisateur d’histoires telles Topless, Le chanteur sans nom, Le frère de Göring, et d’autres plus légères parues chez Fluide Glacial, Arnaud Le Gouëfflec rencontre Julien Solé (connu également sous le pseudo Julien/CDM pour ses histoires sidérantes de Comik Roger, de Planet ranger, pour ses encarts délirants dans le magazine bête et méchant pour ses interventions célestes dans les derniers tomes de la série Sœur Marie-Thérèse…) Ensemble, ils donnent naissance à ce curieux Monsieur Léon, personnage atypique appelé à nous partager son intimité.

Cet opus est l’occasion de présenter un florilège de récits courts se déroulant sur plusieurs planches dans lesquelles le lecteur doit faire l’analyse de cet individu particulièrement étonnant et surtout contrasté en pénétrant dans sa propre bulle. Julien Solé vient ici jouer sur la dualité de ce personnage qui a le privilège, sous le couvert d’une physionomie de comptable des années 50, de se fondre dans la masse d’un quotidien froid et terne grevé par un virus et de s’en extirper instantanément à la faveur d’une volonté décalée.

Les péripéties contées révèlent avant tout une intention de sensibiliser et de faire rire et à ce titre, on peut convenir que l’objectif est atteint. Les situations qui s’enchaînent se jouent abondamment du gros écart entre les différentes situations, entre la banalité d’un côté et l’excentricité de l’autre, entre l’interdit et le passer outre, entre le terne et le brillant, entre le sombre et la lumière. Monsieur Léon (prononcé avec respect) a le caractère caméléon et en use sobrement, souvent sur un pas dansant qu’on aime suivre et qu’il exécute avec une certaine sérénité contemplative.

Au niveau des illustrations, un bel effort est fourni. En artiste confirmé, Julien Solé dévoile un dessin semi-réaliste un tantinet caricatural qui se meut dans un joli détail. Sa force vient du fait qu’il parvient à prendre le pas sur le narratif et à conforter les intentions scénaristiques. Il la double en jonglant sur les couleurs, nous faisant passer de séquences communes à d’autres beaucoup plus perchées. Il va de soi que l’effigie ordinaire du « héros » est bien choisie et qu’elle a tendance à prendre encore plus de proportion lorsque celui-ci pénètre dans sa dimension personnelle.

Un bien bon moment de lecture sur un Monsieur qui a trouvé le moyen de nous faire swinguer.

Par Phibes, le 30 septembre 2022

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