MONSIEUR L'PROF
Une autorité naturelle

Michel Grossin fait sa rentrée non pas en tant qu’élève mais en tant que professeur de mathématiques. Dans la fleur de l’âge, chauve, le sourcil haut et portant lunettes rondes, il entame son année scolaire avec un handicap, celui d’essuyer les réflexions acides et les quolibets de Rachid, un de ses étudiants rebelles. Mais un malheur ne vient jamais tout seul puisque le prof en question cultive un manque évident d’autorité, un pouvoir de séduction maladroit vis-à-vis de la gente féminine et un cercle d’amis défaillant. Monsieur l’prof serait-il réellement un gros naze ?

Par phibes, le 27 avril 2010

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Notre avis sur MONSIEUR L’PROF #1 – Une autorité naturelle

Pour sa première bande dessinée, Sophiane Nemra, de son nom d’artiste Nemra (tout court), jeune auteur autodidacte, se lance dans l’évocation humoristique des mésaventures d’un professeur de mathématiques plutôt malchanceux. Pour ce faire, il opte pour une narration sous la forme de strips d’une à trois vignettes, exercice d’autant plus difficile que les chutes doivent être bien étudiées pour pouvoir rendre leur effet immédiatement.

Le résultat est bien sympathique et permet d’appréhender le potentiel ironique intéressant de l’auteur qui, d’une manière nature et simple, sans grand artifice si ce n’est de chapitrer selon le calendrier scolaire, s’amuse à torturer quelque peu son personnage central et unique au travers de situations professionnelles et extraprofessionnelles malicieuses. C’est ainsi que la gaieté des premiers instants de l’enseignant due à la ferveur de la rentrée scolaire vient s’effacer au profit d’une accumulation de plaisanteries douteuses perpétrées par ses élèves, collègues et personnes de l’extérieur du lycée. De fait, l’existence morne de Michel Grossin, protagoniste au patronyme prédestiné à la raillerie, est passée au crible du non consensuel dans une déferlante de dialogues aux effets gaguesques rapides et pince-sans-rire.

Au niveau graphique, Nemra a choisi de présenter son personnage d’une manière plutôt statique, éludant tout mouvements intempestifs polluants. Jouant grandement sur les mimiques du prof (sourcils, bouche et yeux derrière les lunettes), il parvient avec peu d’artifice à restituer le ressenti du personnage face aux nombreuses plaisanteries de son entourage. Certes, son trait est très épuré mais préfigure un travail très précis qui pourrait faire croire que son dessin a été exécuté à l’ordinateur. Offrant pratiquement le même profil, les mêmes attitudes, la même tenue vestimentaire, il casse adroitement le rythme de son travail en diversifiant la grosseur et le nombre de vignettes. De même, comme pour attirer l’œil du lecteur, il utilise une couleur vive et très uniforme.

Monsieur l’prof est un ouvrage appréciable, où le sourire est de mise, qui pourrait être uniquement destiné aux adolescents mais qui, de par les déboires et affronts féminins plus adultes de cet enseignant en manque de goguette, peut également être apprécié par toutes les tranches d’âge.

 

Par Phibes, le 27 avril 2010

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