Monsieur Ferraille

Un jour, il y eut une fusée avec un bébé robot dedans, très vite trouvé par un couple de jeunes Américains il va devenir… Non non, il y a d’abord eu un vieil alcolo, M. Gonzales, qui façonna un petit robot qu’il baptisa "Segnor Ferraille", une bonne fée lui donna la vie afin qu’il… Mais non, tout a commencé avec deux jeunes auteurs de comics qui décidèrent de créer, pour pouvoir être publiés, un drôle de personnage, une sorte de super héros en ferraille… Oh c’est compliqué… Mais en fait pas tant que ça…

Par fredgri, le 20 mars 2010

Publicité

Notre avis sur Monsieur Ferraille

Regardez bien la couverture de cet album. Vous vous imaginez qu’il s’agit là d’une histoire pleine de bons sentiments, avec des animaux rigolos, un héros sympa et une ambiance très bon enfant. Alors ouvrez le vite ! Histoire de tout de suite vous rendre compte que Monsieur Ferraille est tout sauf, justement, sympa ou bon enfant. Par contre il est très drôle !

En commençant cette lecture il faut tout de suite oublier toute forme de cohérence d’ensemble, ici on est dans le pur pastiche. Cizo et Winshluss dégomment tous les codes du genre, reprennent les vieux comics, mélangent intelligemment les origines des uns et les histoires des autres, ils tordent, lacèrent, se moquent de tout et c’est réellement jouissif de se laisser emporter, même quand c’est de mauvais goût. Ainsi ils s’amusent avec les vieilles pubs, avec les secrètes origines de leur personnage, ils détournent l’histoire de Pinocchio, jouent avec cette fascination qu’ont les gens pour les icônes. La première histoire fait d’emblée très mal, un jeune gringalet qui souffre de sa laideur et de sa maigreur se voit conseillé par M. Ferraille de se mettre à boire, finalement il devient un gros soulard qui finit par vomir sur les filles qui lui plaisaient avant.

Monsieur Ferraille, sous ses dehors trash, parle surtout de l’hypocrisie que véhiculent ces histoire de héros moralisateurs qui ne dérapent pas. Ici, le héros ment, profite des autres, drague, rote, pète et pue. C’est la quintessence de l’anti-héros, et, paradoxalement, c’est un vrai bonheur de lecture tant tout est prétexte à moquerie (les bons de réduc au milieu de l’album sont savoureux). De l’humour sans limite, qui fait du bien.

De plus, Winshluss est vraiment un des auteurs les plus incroyables du moment, une multitude de styles, des jeux formels et une énorme inventivité graphique. C’est tout bonnement époustouflant !

Très fortement conseillé.

Par FredGri, le 20 mars 2010

Publicité