MONDO REVERSO
Cornélia & Lindbergh

 
Marié à une femme d’affaires, Lindbergh savait qu’il ne supporterait pas de la suivre là où elle partait faire fortune, dans des coins pourris du pays. Il a donc sauté du train en marche pour échapper à son destin. Rapidement, il a rencontré Suzette, une médecin, qu’il a refroidie avant de se faire passer pour elle. Le hic, c’est qu’un jour sont venues le chercher des sbires de la terrible Mumu qui avait un problème de taille : son corps se transformait et, petit à petit, elle devenait un homme !

Lindbergh n’était bien évidemment pas médecin : il n’allait donc pas faire longtemps illusion ! Ni n’allait pouvoir régler le problème de la grosse Mumu ! Heureusement, il lui fut conseillé d’aller trouver Camille, un vieil homme qui jadis était une femme et qui devait donc pouvoir l’aider. En chemin, il rencontra Cornélius ; ou plutôt Cornélia, mais elle s’était déguisée en homme pour passer inaperçue, elle qui était recherchée et dont la tête avait été mise à prix.

Tous trois, Lindbergh, Cornélia et Camille, allaient donc partir ensemble pour chercher, dans une tribu indienne, l’elixir qui avait ce pouvoir de changer les hommes en femmes et vice-versa…
 

Par sylvestre, le 3 février 2018

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Notre avis sur MONDO REVERSO #1 – Cornélia & Lindbergh

 
Un résumé peut raconter bien des choses, il peut aussi "en toute bonne foi" ne pas laisser transparaître des choses pourtant essentielles… C’est le cas du résumé ci-dessus, par lequel on comprend bien qu’il y a des histoires de changement de sexe en ce qui concerne deux personnages, mais dans lequel il n’est pas si clair que ça que les rôles hommes/femmes sont inversés "durablement"… Le titre de l’album, Mondo reverso, y va aussi de son petit indice, mais sans dire très clairement les choses non plus.

En effet, dans ce western original en bandes dessinées, ce sont les femmes qui "portent la culotte", qui ont les rôles de gros bras quand les hommes, eux, sont pour la plupart cantonnés dans des rôles de potiches ! Cet inversement est marrant, mais au-delà de l’exercice de style, il nous interroge sur la place qu’ont les deux sexes (le "faible" et le "fort") dans les oeuvres en général.

Des fois, c’est un peu à s’y perdre. C’est dire combien les schémas et les clichés ont la peau dure ! Et comme pour les besoins du scénario, Cornélia se fait passer pour un homme et Lindbergh pour une femme, il y a une certaine gymnastique à la fois intellectuelle et visuelle à pratiquer : si c’est une femme, elle est "dominante" dans Mondo reverso, mais comme elle se fait passer pour un homme, c’est qu’elle accepte d’être "rabaissée", voire, de risquer d’endosser le rôle d’homme-objet… Idem pour Lindbergh qui se fait passer pour une femme, qui accède donc à un statut de dominant alors qu’en réalité, il ne serait, au départ, qu’un nunuche… Pas compliqué, mais pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît !

Un nunuche, ou une nunuche, d’ailleurs ? Héhé… Dans les textes aussi, l’inversement qui fait l’originalité du casting a son importance et surtout sa… croustillance ! Vous verrez par exemple, dans cette bande dessinée, parler de Dieue, de Jésuse… Vous verrez l’homophobe inviter les "oncles" (!!!) à quitter le saloon. Etc, etc… Oui, l’humour de Mondo reverso est bien dans l’esprit de l’humour Fluide Glacial où il a été prépublié comme le rappellent les réguliers "A suivre" qui n’ont pas été masqués pour cette versin en album. Mais là, chapeau (Stetson, devrais-je même écrire !), l’humour est un tout, dans le fond, et dans les formes !

Côté graphisme, on peut dire que Mondo reverso ne se repose pas que sur l’originalité de cette frontière qui y existe entre les genres. Le dessin est effectivement superbe. Pas 100% hyper-réaliste dans la représentation des personnages, mais vraiment super bien travaillé en ce qui concerne les décors. Et mis en couleurs de belle manière.

"Une western à nulle autre pareille" ! Une belle et drôle découverte à faire aux éditions Fluide Glacial !
 

Par Sylvestre, le 3 février 2018

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