MONDES DE THORGAL (LES)
La jeunesse 1 : Les trois sœurs Minkelsönn

La famine sévit dans le pays des Vikings du Nord, due au froid hivernal cinglant qui empêche tout approvisionnement. Alors que Gandalf-le-Fou et ses hommes ont pris la mer pour mener quelques strandhöggs (raids), le village se meurt petit à petit. Aussi, l’idée d’un sacrifice humain est soumise par le sinistre Björn afin d’obtenir la clémence des dieux. Et c’est Thorgal, le jeune scalde, qui est choisi pour être enchaîné à l’anneau des trépassés. Au moment où les villageois s’apprêtent à le saisir, ils s’aperçoivent que ce dernier a attiré dans la baie, de son chant pur, trois baleines. L’espoir est aussitôt de mise, bientôt tempéré par Thorgal et Hiérulf-le-Penseur. En effet, ces cétacés sont en fait les trois sœurs Minkelsönn, filles légendaires à la beauté exceptionnelle qui ont été frappées par la déesse Frigg de malédiction et qui attendent du jeune scalde son appui pour trouver l’antidote. Pour cela, dans un temps très limité, Thorgal va devoir partir affronter les terribles sorcières Nornes.

Par phibes, le 6 février 2013

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Notre avis sur MONDES DE THORGAL (LES) #1 – La jeunesse 1 : Les trois sœurs Minkelsönn

Déjà à l’origine d’un diptyque en cours dédié à Louve, le duo formé par Yann et Roman Surzhenko intègre à nouveau Les mondes de Thorgal, spin-off de la série mère Thorgal, afin de conter curieusement l’adolescence du personnage principal plutôt que ses proches.

Pour ce faire, Yann nous replonge au moment où Thorgal le bâtard est devenu, par la volonté de Gandalf-le-Fou, un barde (il suffit de se remémorer les épisodes de Premières neiges et Holmganga dans l’album 14 intitulé Aaricia). Bien qu’il ne soit pas forcément très habile dans l’art de chanter, c’est toutefois par sa voix que le fils des étoiles lance cette première partie d’aventure. Le potentiel de départ nous assure donc d’une certaine conformité avec la saga d’origine et de fait, nous plonge dans une quête où dieux et hommes sont enclins à se croiser.

L’histoire contée est très agréable à parcourir. Yann se meut avec facilité dans l’univers nordique créé par Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski en nous intéressant à la bravoure de son petit héros qui s’est donné pour mission de sauver de belles demoiselles en péril. Tout en respectant cette trame mythologique qui a fait le succès de la série, il enchaîne, avec une dextérité certaine, les péripéties. La connivence entre Aaricia et Thorgal est sensible, pleine de générosité et garde bien en filigrane un amour naissant. Toutefois, Yann s’amuse à titiller notre curiosité voire à nous surprendre quand il fait intervenir Slive (voir Le pays des Mers Gelées – T2) ou quand il joue la carte de la sensualité (fin d’album) ou encore quand il mêle, dans les chants scandés par Thorgal, mythologies grecque (Phénix, Styx) et nordique.

Niveau dessin, Roman Surzhenko en impose. Très fidèle au trait du dessinateur de la série mère, ce dernier nous démontre sa toute puissance dans l’art de travailler les proportions, les ombres, les expressions, le relief, le réalisme. Assurément, la qualité est au rendez-vous et augmente sans contestation l’intérêt de l’aventure. Le jeu des couleurs qu’il emploie également est subtil, tantôt froid, tantôt plein de chaleur. De belle œuvre, en fait !

Un bon épisode qui intègre parfaitement Les Mondes de Thorgal et qui nous ouvre des perspectives bien appétissantes liées à la jeunesse du fameux Thorgal.

Par Phibes, le 6 février 2013

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