MON VIEUX
Tome 1

Après seize ans d’incarcération pour violences ayant entraîné la mort, Takeshi Kumada revient vivre dans son foyer aux côtés de sa femme, de sa fille et de son fils. Son retour sous son toit sera fracassant puisqu’il se soldera par de nouveaux et spectaculaires coups donnés ; ceux-là au compagnon de sa fille qui la maltraite. Brute épaisse pourtant salvatrice à ce moment précis, Takeshi Kumada n’est pas bien accueilli par ses enfants qui considèrent qu’il les a jadis abandonnés, mais sa femme sait bien qu’au contraire, il a toujours été, en son genre, un père protecteur et elle s’empresse de lui redonner sa place au sein de leur famille.
 

Par sylvestre, le 11 novembre 2010

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Notre avis sur MON VIEUX #1 – Tome 1

Un premier tome tout en muscles et en violence, mais pas la violence d’un homme qui battrait sa femme ou ses enfants, non… Il s’agit là d’une violence derrière laquelle se cache un bon fond malhabilement exprimé : celle d’un père qui ne supporte pas qu’on s’en prenne à un membre de sa famille mais dont la force devient sa perte aux yeux de la justice puisque c’est ultra-violent qu’il devient lorsqu’il se bat.

Après avoir découvert chez Delcourt le one-shot Un bol plein de bonheur du même auteur Tsuru Moriyama qui racontait également la chronique familiale de petites gens, c’est avec intérêt que l’on découvre ce triptyque Mon vieux qui s’annonce décoiffant.

Exit l’image moderne du "Papa Poule" qui sait remplacer la mère quand c’est nécessaire : le mangaka nous montre ici un père de famille plutôt chef de clan, avec le côté patriarcal, brutal, archaïque que cela évoque. Mon vieux, ce n’est donc pas de la violence pour de la violence… C’est de l’amour, aussi bizarre que cela puisse paraître. Takeshi Kumada ne protège-t-il pas sa fille ? N’agit-il pas de manière à ce que son fils devienne moins poule mouillée en le laissant se débrouiller face à ses adversaires mais en gardant un œil sur la situation ?

Avec des fonds de planches noirs ou blancs selon que l’histoire est racontée au présent ou par des flashbacks, avec un trait réaliste et très racé et avec un rythme soutenu, Tsuru Moriyama nous bouscule avec ce portrait qu’il dresse de son héros "armoire à glace" avant que la très bonne postface de Laurent Lefebvre vienne faire le point sur le paradoxe du comportement de Takeshi Kumada, nous convainquant s’il le fallait de la qualité profonde de cette atypique chronique de vie.
 

Par Sylvestre, le 11 novembre 2010

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