Mon instant d'éternité

Tarô Oomori veut devenir photographe animalier professionnel. Il se présente donc à la rédaction d’un magazine. Il s’apprête à être mis dehors, mais le responsable décide de lui donner sa chance. Il lui commande des photos d’ours d’Hokkaido.

Le jeune homme part sur le champ. Mais le rédacteur en chef s’est un peu moqué de lui. Il sait pertinemment que le photographe va revenir bredouille car nous sommes en plein hiver. Les ours… hibernent en cette saison !

Par legoffe, le 2 mars 2022

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Notre avis sur Mon instant d’éternité

Saburô Ishikawa est un auteur prolifique, connu notamment pour la série Une sacrée mamie, chez Delcourt. Mais c’est bien BlackBox qui a publié le plus grand nombre de titres de cet auteur en français et, par effet boule de neige, sur la plateforme de lecture en ligne partenaire, Mangas.io.

C’est par ce biais que j’ai découvert Mon instant d’éternité, attiré par le thème et l’occasion de voir de beaux dessins d’animaux. Il faut, en effet, souligner l’impressionnant talent de l’auteur pour retranscrire sur le papier toute la beauté de la nature. Quel réalisme ! C’est d’autant plus étonnant que le style habituel de Saburô Ishikawa s’inscrit dans la veine des shonens, avec ses visages caricaturaux. Cela vaut aussi pour ce livre, qui mélange donc sans problème les deux genres, même si j’aurais aimé plus d’images animalières.

Ce volume contient quatre histoires du photographe et deux autres nouvelles sans rapport avec ce personnage.

Tarô Oomori nous entraîne sur les trace de l’ours, puis du chat sauvage d’Iriomote, avant d’aller découvrir le faucon pélerin. Le dernier épisode, lui, évoque la dernière chasse à la baleine, en 1986.

L’auteur aborde, à travers le photographe, la place de l’homme par rapport à la nature et aux autres espèces. Certaines réflexions sont intéressantes. Néanmoins, il le fait souvent avec maladresse. Le personnage n’est pas des plus passionnants car naïf et un peu infantile. Ses aventures ont le mérite de montrer la beauté de la nature, mais avec des intrigues qui manquent parfois d’élaboration. On sent qu’il s’agit d’oeuvres déjà anciennes de Saburô Ishikawa, qui n’était pas encore à son apogée, en 1992.

Le lecteur d’aujourd’hui sera peut-être aussi un peu gêné par l’approche du mangaka dans son récit de chasse à la baleine, où les pêcheurs sont dépeints de manière positive, ce qui les éloignent de notre vision récente ET occidentale.

Quant aux deux autres nouvelles, elles sont pleines de bons sentiments, mais elles manquent de consistance.

Ce recueil est donc une curiosité pour les fans de l’auteur, mais il reste un ouvrage mineur dans la carrière de Saburô Ishikawa. Il donne, néanmoins, vraiment envie de découvrir ses autres séries car on ressent déjà ses qualités de grand narrateur et son style graphique qui, malgré les années écoulées, reste toujours aussi plaisant à regarder.

Par Legoffe, le 2 mars 2022

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