Moins d'un quart de seconde pour vivre

Perché sur un rocher pessimiste doté de parole, s’adressant à une grenouille coassant, parlant à une personne nichée au fond d’un trou en plein désert, rongée par une déception amoureuse, ou s’adressant à une personne enfermée dans sa cabine rappelant l’allégorie de la caverne, un personnage aux cheveux épars se questionne sur bien des sujets, et  tente de répondre aux questions de ses interlocuteurs atypiques, en restant à la recherche de la vérité.
 

Par VincentB, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Moins d’un quart de seconde pour vivre

On peut voir Moins d’un quart de seconde pour vivre comme la genèse de l’Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle, comité composé essentiellement de membres ou anciens membres de l’Association dont le but est de créer des bandes dessinées répondant à certaines contraintes spécifiques).

En effet, cet ouvrage est paru avant la création officielle de l’Oubapo, mais répond d’ores et déjà aux critères d’une bande dessinée Oubapienne. Ici, il s’agit d’une itération iconique : Menu a d’abord présenté 4 cases muettes à Trondheim qui a réalisé 12 strips de 4 cases chacun en photocopiant ces cases et en y rajoutant du texte, puis Menu à donné 4 nouvelles cases pour que Trondheim puisse réaliser 100 strips selon cette même méthode.

Cette bande dessinée est donc uniquement composée de strips de 4 cases reprenant tour à tour une des 8 cases dont disposait Trondheim, des planches entières (de 4 strips chacune) sont parfois faites avec une seule de ces cases.

Afin de réaliser les 100 strips qu’il s’était imposés, Trondheim doit chercher des personnages avec qui faire interagir un protagoniste principal présent sur 6 des 8 cases, il fait donc parler un rocher, un crapaud et place un personnage dans une cabane.

Le ton de cet album, s’il est d’une part humoristique (chaque strip se termine par une chute, Trondheim réitérera cet exercice dans Le pays des trois sourires par exemple, ou plus récemment dans Fennec), laisse surtout place à des questions d’ordre métaphysique. Les personnages ont tous leurs problèmes et se posent des questions différentes, au milieu de cela le personnage principal est lui-même sujet à ses propres angoisses mais tente de trouver une réponse à celles des autres. Le temps qui passe, la croyance, la réalité, l’amour, autant de questions philosophiques et métaphysiques qui se retrouvent abordées dans ce Moins d’un quart de seconde pour vivre.

Au final, les stratagèmes de Trondheim se révèlent ingénieux, l’exercice est réussi. L’album soulève des questions intéressantes et toujours abordées avec humour. Pas forcément de fou rire, mais un bon moment de lecture avec cette bande dessinée différente de ce que l’on peut voir d’habitude.
 

Par VincentB, le 14 avril 2008

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