Moderne Olympia

Olympia c’est l’éternelle femme nue qui posa pour Manet, sensuelle modèle qui fixe le spectateur… Mais à la longue elle s’ennuie au musée d’Orsay. Tout le monde la connait, néanmoins elle reste encore et encore une "refusée" (en rapport avec le fameux "Salon des refusés" instauré par Napoléon III en 1863, qui regroupait tout les tableaux refusés par les membres de l’Académie, et auquel, néanmoins Manet refusa de présenter son tableau "Olympia") qui peine à se trouver une place dans d’autres tableaux plus officiels. Elle rêve d’un grand rôle comme celui de Juliette, par exemple, alors qu’on ne lui propose que des rôles de figurantes. Alors il parait qu’il faut coucher, et ça, Olympia s’y refuse. Elle a des principes tout de même… Mais elle finit par tomber amoureuse d’un officiel, seulement voilà, cette liaison "contre nature" ne plait pas à tout le monde, s’ensuit alors une guerre des "classes". Classiques contre modernes, l’Art en est chamboulé !

Par fredgri, le 15 décembre 2013

Notre avis sur Moderne Olympia

On avait eu jusque là des évocations de l’Art, des musées qui présentaient des regards plus ou moins sérieux, poétiques et respectueux d’une certaine solennité. Ici, au contraire, Catherine Meurisse s’amuse avec les figures qui animent les tableaux des grands maîtres.
Avec Olympia, c’est une véritable prise de conscience moderniste qui vient bouleverser les vieilles habitudes classiques. A l’image du tableau de Manet, sa pétulante modèle fait entrer sa petite silhouette dans un acte résolument frais et personnel.

Avec une gaité communicative, Catherine Meurisse multiplie les références, joue avec toutes les situations, un peu à la manière d’un Fellini plein de joie. L’héroïque muse parcourt ainsi l’Art en la confrontant avec cette nouvelle vague d’artistes qui se sont opposés à un moment donné aux traditions pour entraîner l’histoire vers son âge moderne. Olympia, ainsi, en rêvant de cinéma, d’un rôle passionné s’imagine déjà dans une démarche moins figée, moins cantonnée à la simple figuration.

Dès les premières pages on entre dans un univers foisonnant, peuplé de rires, de coups de gueule, mais surtout d’une vie qui transcende la moindre planche. C’est beau, vif et passionnant ! Olympia se balade d’un bout à l’autre, nue, habillée seulement d’un ruban autour du cou, elle ne comprend pas qu’il faille s’habiller, mais n’envisage pas non plus de devoir "coucher" pour trouver du boulot ! C’est une femme intègre et idéaliste, mais on est tout de suite charmé par cette personnalité incroyable !

Catherine Meurisse livre donc un album plutôt atypique, bourré d’humour, qui deviendrait vite addictif si l’on n’y faisait pas plus attention.
Toujours est-il que ce voyage est des plus captivants. Entrer de cette façon, très légère et enlevée, dans l’Histoire de l’Art est une expérience que je vous conseille très vivement !

Gros coup de cœur !

Par FredGri, le 15 décembre 2013

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