MISTER HYDE CONTRE FRANKENSTEIN
La dernière nuit de Dieu

L’étrange docteur Henry Jekyll et Faustine Clerval, sa belle gouvernante, sont sur le départ. En effet, étant dans l’attente de produits essentiels à ses expériences, fabriqués par l’obscure société suisse Walton, le savant se voit dans l’obligation de se déplacer lui-même pour aller les récupérer. Si la première partie de leur voyage est l’occasion de voir le docteur Louis Brocq, un éminent confrère français, pour traiter la curieuse dermite qui se développe sur le corps du savant anglais, leur dernière étape en territoire helvétique revêt un caractère on ne peut plus ténébreux. Effectivement, l’institut Walton, à l’écart de toute civilisation, semble avoir été abandonné, et pour cause ! Quelque chose d’énorme rode autour et en ses murs, un monstre d’une force démoniaque dont l’origine pourrait bien intéresser le scientifique Jekyll.

 

Par phibes, le 27 mars 2010

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Notre avis sur MISTER HYDE CONTRE FRANKENSTEIN #1 – La dernière nuit de Dieu

La récente collection 1800 compte en ses rangs une nouvelle série. Après le détonnant Sherlock Holmes contre les vampires de Sylvain Cordurie et Laci, c’est au tour de deux autres personnages de la littérature fantastique du 19ème à faire l’objet d’une publication en bande dessinée à savoir Hyde/Jekyll et Frankenstein/le monstre.

Comme l’indique l’intitulé de cette nouvelle série, il s’agit d’un mixage audacieux de deux nouvelles, l’une écrite par Robert Louis Stevenson et l’autre par Mary Shelley. En effet, Dobbs, en pleine forme créatrice, s’est imaginé la rencontre monstrueusement fantastique de ces deux scientifiques mythiques aux expériences humaines effroyables.

Le produit de cette fusion littéraire est très original et permet d’appréhender un récit qui, s’il se détache d’une volonté adaptatrice des écrits d’antan, n’en est pas moins très éloigné. A cet égard, il sera plaisant de retrouver les nombreux protagonistes dont les noms évoquent sans ambiguïté ceux que l’on retrouve aux côtés des deux ténébreux savants. De fait, Dobbs se meut avec méthode et aisance dans son récit, faisant quelques grosses œillades aux romans dont il a assimilé l’univers et n’hésitant pas faire appel quand il le faut à la réalité historique en citant des personnages ayant effectivement existés.

Afin de bien assimiler l’aventure et le rôle des participants, d’apporter énergie et suspense à ses péripéties, le scénariste séquence son histoire avec justesse, organisant judicieusement apparitions chocs, révélations et zones d’ombre (le rôle de Faustine, des personnages en noir qui suivent le scientifique…). En cette première évocation qui fait office de cadrage complet, la sensibilité du lecteur ne sera certainement pas épargnée par la personnalité du docteur Jekyll (sa lente transformation peu visible présentement) et par les rares apparitions monstrueuses bien sanglantes.

Pour la partie graphique, Dobbs sait vraiment s’entourer de dessinateurs de grande qualité. Après Guglie pour Welcome to paradise, Alessandro Nespolino pour Ed Gein et Alessandro Vitti pour Ted Bundy, voici le tour d’Antonio Marinetti (intervenu dans le tome 3 des Carnets secrets du Vatican) dont le trait réaliste, sorti tout droit de l’école italienne, confondra bien des lecteurs. Force est de constater que son style, véritable reflet détaillé de l’époque victorienne, est du plus bel effet quant aux visions généreusement ombrées qu’il distille dans un cadrage très soigné et intelligible. Le détail dans lequel il se vautre prouve évidemment un talent avéré mis en valeur par une colorisation à la tonalité non agressive et confortant la vision historique.

Un premier tome très intrigant sur une rencontre imprévisible à déguster sans retenue, entre réalité historique et évocations littéraires, aux effluves fantastiques les plus glauques. A noter que pour maintenir au plus haut notre adrénaline, les auteurs ont pris parti de sortir la suite et la fin pas plus tard que cet été (08/2010). On les remercie d’avance !

 

Par Phibes, le 27 mars 2010

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