MISTER HYDE CONTRE FRANKENSTEIN
La chute de la maison Jekyll

De retour de son périple ensanglanté en Suisse au siège de la Société Walton, le docteur Jeckyll a ressenti le besoin de confier ses péripéties expérimentales et sa dualité intrigante à un psychanalyste de Vienne. Ayant saisi la duplicité de Faustine, sa gouvernante, il consent toutefois à lui faire partager ses prochaines recherches, aidé en cela par le fameux grimoire du docteur Frankenstein retrouvé en Suisse. Pour cela, le scientifique part pour Genève au siège même d’une banque dans laquelle la société Walton a caché dans ses bas-fonds la preuve des expériences contre nature du malheureusement célèbre chercheur. C’est à l’appui de ce qu’il va trouver que Jeckyll relance de plus belle ses expérimentations sur lui-même au point de subir une transformation des plus horribles et d’attirer la bête.

 

Par phibes, le 28 juillet 2010

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Notre avis sur MISTER HYDE CONTRE FRANKENSTEIN #2 – La chute de la maison Jekyll

Celui qui s’est employé à relater les frasques horrifiques de plusieurs serial-killers américains (Ed Gein, Ted Bundy), revient ici pour clore la terrible association de deux monstres issus de la littérature britannique, Hyde et Frankenstein. Dobbs, pour le nommer, ne fait pas dans la demi-mesure et vient, après une fin, dans le précédent opus, plutôt fracassante et monstrueuse, ajouter une pression supplémentaire à son récit en confirmant à juste titre le surprenant intitulé de son diptyque.

En effet, c’est bien dans un affrontement qui allie le contact physique et le choc des expérimentations contre-nature que ce scénariste en pleine effusion créative nous invite. La démesure est totale, tant l’association entre les deux chercheurs était improbable considérant leurs origines littéraires divergentes et les époques différentes dans lesquelles ils ont sévi. Dobbs, bien inspiré, emploie les grands moyens et ne recule devant aucun effet pour rendre témoin le lecteur d’une rencontre fantastiquement monstrueuse.

La noirceur du récit est à son comble, l’intrigue est poussée à l’extrême, la folie démesurée des scientifiques atteint indubitablement son paroxysme. Le jeu des personnages, dans leur dualité, dans leur abomination est des plus forts et plonge l’histoire dans un tourbillon de violence extrême.

Alors que cinq mois se sont à peine écoulés depuis le premier épisode, Antonio Marinetti confirme son talent. A travailler vite et bien, il nous réserve un résultat toujours plus réaliste pour camper ses ambiances du 19ème siècle. De plus, la démesure graphique semble ne lui poser aucun souci quant à la représentation des deux monstres qui s’opposent. Dans une ambiance plutôt sombre, entretenue par des couleurs en corrélation avec l’époque, peu vives, son trait incise, détaille, gonfle dans une précision qui convainc assurément et libère ainsi son onde de frayeur.

Une fin d’histoire de choc, habilement montée de par la mixité des personnages, et qui suscite bien des frissons, à mettre à l’actif d’un trio d’auteurs au faîte de leur art.

 

Par Phibes, le 28 juillet 2010

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