MISS VA-NU-PIEDS

Miss va nu pied est une princesse. Mais elle ne le sait pas encore. Elle, ce qu’elle sait pour l’instant est écrit dans les livres qu’elle lit dans sa petite chambre, cocon de protection face au vaste monde. Un jour l’enfant devenue jeune fille veut découvrir l’extérieur et s’évade de sa prison dorée que son adolescence lui avait offerte. De l’enfant à la femme il n’y a qu’une rencontre à faire pour cette jeune fille en quête d’identité : celle de l’homme. Son alter ego ? Qu’il est drôle et plaisant, et beau, et attirant. ! N’écoutant que son esprit rempli de curiosité, Miss tente l’expérience avec ce beau séducteur. Et… aussitôt fait, aussitôt fini ! Disparu le bel amoureux.
Elle l’attendra un peu puis se décidera à tourner la page. Apprendre n’est pas toujours facile et peut se faire à ses dépends. Premier essai raté donc, l’amour n’est pas au rendez-vous mais Miss va nu pied n’a pas dit son dernier mot. Elle reprend son parcours initiatique et continue de se promener dans les rues de villes dont on ignore encore s’il s’agit d’un rêve ou d’une réalité.
Petit à petit, dans un dédale de rues imaginaires pouvant être partout dans le monde, la jeune fille se projette d’un lieu à un autre, d’un monde à un autre et tente de trouver son Roméo. Ses rencontres vont la conduire vers le rêve mais aussi vers le cauchemar jsuqu’à ce qu’une main secourable la guide vers celui qui saura lui apporter ce dont elle a besoin. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ?

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MISS VA-NU-PIEDS

Non loin des multiples contes pour enfants oscillant sans cesse entre les rêves et les peurs, le conte que Sylvie Fontaine a dépeint dans cet ouvrage muet mais riche de propos silencieux pourtant, nous entraîne aussi bien sur les pas d’Alice au pays des merveilles que dans le forêt du petit Chaperon Rouge où le grand méchant loup la viole, au bal où Cendrillon perdra son soulier de verre ou encore au baiser du prince charmant qui révéle enfin à Miss-va-nu-pieds qu’elle est une princesse !
Le dessin de Sylvie particulièrement mouvant invite spontanément à une lecture rapide. Le trait est souvent arrondi adoucissant ainsi les difficultés rencontrées sur son chemin. Sylvie montre également l’humiliation comme le subissent les femmes et sa volonté à s’en défendre. Le patron de la boîte qui la rabaisse au point qu’elle devienne si petite qu’elle se perd sur sa chaise en est le parfait exemple. Elle quittera cet emploi. Il n’y aura pas de concession, il n’y aura plus de soumission. Les formes sont attirantes, tout est fait pour séduire et pour glisser au travers des pages, surmonter les obstacles et saisir sa chance. A l’en croire, l’amour arrive quand on s’y attend le moins, chouette !
Très psychédélique, le style de Sylvie dans cet album n’a rien à envier à ses contemporains maitres du noir et blanc. Des compliments à foison pour cette petite oeuvre féministe, fraiche et vivante, véritable plaisir de l’oeil, donnant envie de relire ses classiques en écoutant un peu de Pink Floyd. D’abord artiste peintre, Sylvie fait preuve d’une grande capacité à raconter, elle est une auteure complète !
On l’aime .

Par MARIE, le 3 novembre 2008

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