MISS DEEPLANE
Tomber les masques

Néa n’est pas une belle jeune femme comme les autres. Sous le pseudonyme de "Miss Deeplane", elle est rapidement devenue la star des geeks à travers le monde.
Il y a quelques mois, Néa était l’invitée d’un grand talk show, et elle avait décidé de faire une annonce qui allait faire l’effet d’une bombe : elle est bisexuelle !
Une grande étape dans sa vie de femme, mais qui ne représente que bien peu de choses face à la recherche de ses origines, car Néa pense qu’elle a été adoptée.
L’héroïne, en plein doute, ne soupçonne pas que de l’autre côté de la ville, un fan terriblement déçu et, avouons le, particulièrement homophobe, compte bien régler ses comptes avec Miss Deeplane.

Par Matt, le 20 mai 2013

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Notre avis sur MISS DEEPLANE #1 – Tomber les masques

Après avoir baladé Tessa aux 4 coins de la galaxie, et avoir signé au passage quelques autres séries aux fortunes diverses, Louis revient sur le devant de la scène avec Miss Deeplane, une charmante héroïne à la chevelure rousse et aux formes plantureuses. La première chose qui frappera le lecteur, c’est la ressemblance entre Néa et Tessa, mais bien malin qui pourrait deviner que Miss Deeplane est en réalité sa "cousine" ainée, puisqu’elle fut imaginée par Louis il y a de cela 14 ans pour feu le magazine "Dixième Planète".

Louis, accompagné aux couleurs de sa compagne à la ville Véronique Daviet, livre ici une bande dessinée de science fiction complètement barrée, aussi surréaliste que particulièrement fouillée, tant les références qui y sont disséminées prolifèrent.
Le concept de départ semble assez simple : un comics à la française mettant en scène une héroïne douée d’un tas de super pouvoirs dénommée "Miss Deeplane", que tous les geeks de la planète adulent parfois jusqu’à l’aveuglement et l’exagération, et faisant d’elle leur mascotte. Mais même si la bd ne manque pas d’action et de scènes pour le moins "légères" qui incitent à ne pas laisser cette bd entre les mains de vos chères têtes blondes, cette nouvelle publication ne saurait se résumer à une simple jolie pépé cognant du super-vilain.

C’est bien là le tour de force du scénario que nous propose Louis, car la BD tourne véritablement autour de la personnalité de Néa et ce pour deux raisons principales : sa bisexualité assumée et affichée, et la recherche de ses origines et de ses véritables parents biologiques.
L’album traite ainsi sans le moindre tabou et de la façon la plus décomplexée qui soit des thèmes importants qui sont chers à l’auteur comme la sexualité, l’homophobie, la vie privée, l’acceptation de soi et des autres…
Autant de thèmes d’actualité et de société en ce lendemain de promulgation du Mariage pour tous en France.

Miss Deeplane donne encore une fois l’occasion à Louis d’y insérer de très nombreuses références : Comics, personnages de BD, personnes de la vie réelle (en commençant par lui-même, représenté dans sa plus pure vérité), librairie BD… L’album devient un véritable jeu de pistes à part entière où le moindre détail a son importance.

Vous l’aurez donc compris, pour le lecteur peu enclin à effectuer une véritable lecture en profondeur, Miss Deeplane ne sera perçue que comme une BD de SF déjantée un peu "olé-olé". Pour celui qui au contraire saura lire entre les lignes, il y découvrira une BD véritablement personnelle, une véritable ode à la différence, à l’acceptation de soi et au respect de l’autre.

 

 

Par Matt, le 20 mai 2013

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