MINAS TAURUS
Ordo Ab Chao

En la Grèce classique du 5ème siècle avant J.C., assis à même le sol au pied d’un temple, un homme dénudé et passablement amoindri sort de sa léthargie. Malheureusement pour lui, son identité et son passé lui font entièrement défaut. Qui est-il ? Où se trouve-t-il ? Aucune réponse instantanée ne lui parvient. C’est l’arrivée d’un petit garçon qui vient le tirer de ses angoissantes pensées et qui lui permet de renouer un certain contact avec la réalité. L’entraînant en sa résidence, l’amnésique, en proie à un intense questionnement, parvient tout de même à déchirer parcimonieusement le voile qui obscurcit son esprit. Et les bribes de mémoire qu’il recouvre ne sont pas forcément des plus engageantes.

 

Par phibes, le 6 septembre 2012

Notre avis sur MINAS TAURUS #1 – Ordo Ab Chao

On connaît Thomas Mosdi pour son goût pour la variété des thèmes abordés. Pour preuve sa longue bibliographie (Xoco, Succubes, Korrigans, Le vampire de Sacramento…) qui démontre à quel point ce dernier sait œuvrer dans des domaines qui touchent à l’heroïc fantasy, au policier, à l’ésotérisme, au fantastique, à l’Histoire. C’est d’ailleurs au sein de ce dernier genre que ce scénariste averti nous plonge, dans le cadre d’un récit plutôt intimiste qui allie épopée antique et mystère.

Pour ce faire, on fait connaissance avec Minas, personnage pour le moins tourmenté psychologiquement, qui va porter sur ses larges épaules l’intrigue. Cette dernière se caractérise par l’amnésie de celui-ci et la récupération, par bribes, de sa mémoire. Il va de soi que dès le départ, le mystère se veut entier si bien que le lecteur semble au même point que le personnage clé. Le questionnement est de mise et suscite judicieusement l’envie d’aller plus en avant, de connaître le passé de cet homme éperdu. Ainsi, Thomas Mosdi gère avec maîtrise la façon de lâcher les éléments, dans une voix-off et un alternat habiles, qui permettront de mieux appréhender ce qui identifie Minas, et les restitue en donnant une image diaboliquement sombre, contraire au présent, et dans tous les cas, qui n’est pas celle à laquelle on aurait pensé. De même, l’artiste y adjoint une rencontre, celle avec le jeune Titos, qui génèrera évidemment des évènements qui vont nécessiter l’intervention du musculeux personnage.

Après son intervention dans L’évangile selon Satan, David Cerqueira semble s’être remis en question. En effet, pour les besoins de cette nouvelle saga, ce dessinateur a choisi de travailler à la Liberge, dans un graphisme singulier, plus moderne, certes un peu figé, mais surtout basé sur une incrémentation photographique qui n’est certainement pas pour déplaire. Par ce biais, les personnages sont beaux, reconnaissables dans leurs proportions et leurs effigies. De même, les décors sur plusieurs plans sont assez habiles. Reste la colorisation, plutôt froide dans son ensemble, qui pourra éventuellement en rebuter certains.

Un premier tome engageant, préfigurant une vision chaotique qui, pour l’instant, tourne autour d’un seul personnage qui n’a pas tout livré et qui s’est lancé sur la voie de la rédemption.

 

Par Phibes, le 6 septembre 2012

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