MILLENIUM
La reine dans le palais des courants d’air – 1ère partie

Deux mois après la tuerie de Gosse-Berga durant laquelle Lisbeth Salander, recherchée à tort par toutes les polices suédoises, a été blessée par balles, le journaliste Mikael Blomkvist s’inquiète profondément de sa disparition et en fait part à son amie Erika Berger. C’est alors qu’il apprend la sortie du coma du sinistre Alexander Zalachenko qui, criminel sans scrupule et père de Lisbeth, n’hésite pas à narguer les forces policières en se positionnant en tant que victime de sa fille. Le trafic souterrain mis en avant par le rédacteur de Millenium n’est pas pour rassurer certains anciens agents de la police secrète la Säpo qui couvraient à une certaine époque les frasques de Zalachenko dans ses activités d’espionnage. Sentant que l’étau se resserre autour d’eux, ils prennent le parti de réactiver leur ancienne section d’analyse pour calmer les ardeurs du détestable Zalachenko, retrouver Lisbeth, son demi-frère Nieddermann et également mettre la main sur le dossier sulfureux de l’avocat décédé Biurman. Pendant ce temps, Lisbeth a eu la chance d’être recueillie par le chirurgien Anders qui l’a soigné et a entamé une longue convalescence. Il va de soi qu’elle est toujours prête à finir le travail qu’elle n’a pu terminer à Gosse-Berga.

Par phibes, le 23 mars 2015

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Notre avis sur MILLENIUM #5 – La reine dans le palais des courants d’air – 1ère partie

Après une adaptation pour le moins réussie des deux premiers volets du triptyque réalisé par le romancier Stieg Larsson, Sylvain Runberg se devait de finaliser son travail en transposant en bande dessinée sous le couvert des éditions Dupuis le dernier tome de cette célèbre saga Millenium.

Ce cinquième album se veut en fait une suite des péripéties engagées dans les deux précédents épisodes. Reprenant quelques temps après le massacre de Gosse-Berga, après que le terrible Zala et sa fille Lisbeth se soient affrontés sauvagement, Sylvain Rumberg relance l’enquête éprouvante du journaliste du Millenium et ses ramifications. Pour cela, tout en fournissant comme il se doit un gros effort pour soutirer la substantifique moelle du volume originel et prévoyant comme antérieurement une évocation en deux parties, le scénariste nous replace avec efficacité dans son thriller à tiroir violent et empli d’actions.

Bénéficiant d’une ossature impeccable, le récit nous permet de replonger au cœur de la machination complexe dont est victime la charismatique Lisbeth, dans une intrigue qui, après s’être déroulée au plus proche du cruel Zalachenko, prend des proportions plus larges en faisant sortir de l’ombre d’anciens membres de réseaux secrets et en leur faisant commettre les pires exactions. Evidemment, l’histoire n’a rien de linéaire et trouve encore l’occasion de se dérouler sur plusieurs niveaux permettant à la surprenante Lisbeth, au journaliste Mikael, au massif Nieddermann et à plein d’autres seconds rôles de l’animer pleinement. A ce titre, l’on concèdera devant cette pluralité de personnages et au regard de sa consistance que l’histoire se veut plutôt ardue et saccadée et qu’elle nécessite, si on ne connaît pas l’équipée originale, de bien s’accrocher à son développement.

Au dessin, Homs reprend la main après avoir laissé son collègue Man illustrer les deux précédents tomes. Force est de constater que le travail qu’il produit est encore une fois à la hauteur de nos espérances. Plus précis dans le trait, plus profond dans l’évocation, plus alerte dans l’encrage que son prédécesseur, il signe des graphismes de toute beauté et totalement parlant. Le réalisme que l’on a pu apprécier par ailleurs dans le diptyque Secrets – L’angélus, se retrouve également dans ces 62 planches qui offre une galerie de portraits (un tantinet caricaturaux) d’une grande expressivité et d’un choix de décors pour le moins rigoureux.

Une adaptation du troisième roman de Stieg Larsson entreprenante qui tient toutes ses promesses et qui, grâce à sa violence, son intrigue abondante et complexe, et sa vivacité, a le don de maintenir avantageusement l’intérêt du lecteur de la première heure.

Par Phibes, le 23 mars 2015

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