MILLENIUM
La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette – 2ème partie

A la suite de l’assassinat du journaliste free-lance Dag Swensson et de sa femme, et également de celui de son sinistre tuteur Nils Bjurman, Lisbeth Salander est devenue l’ennemi public numéro 1 du pays. Mikael Blomkvist, le directeur de la publication du journal Millenium, est pour sa part convaincu que son ex-partenaire dans l’affaire Wennerström, malgré sa personnalité hors norme, est innocente et plutôt victime d’une machination. Pendant que la police piétine dans l’enquête de ces meurtres, le journaliste a décidé de faire ses propres recherches en contactant Camilla, la sœur jumelle de Lisbeth, mais en pure perte. C’est alors qu’il reçoit enfin un message de la fugueuse qui, partie à la recherche du dangereux Zala, son père qui est à la tête d’un réseau mafieux, lui demande de l’aider. Ayant reçu un jeu de clés, Mikael Blomkvist parvient à retrouver le logement qu’elles ouvrent. C’est là que ce dernier va découvrir ce que la jeune femme a subi sous le tutorat de Bjurman et à l’appui d’un échange de mails, les deux investigateurs vont commencer à soulever certains points suspects. Ces derniers pourraient confirmer qu’il existe bien un trafic sordide de femmes en Suède et que des personnalités haut placées sont impliquées, à commencer par un ancien membre de la Sapö, les services secrets suédois.

Par phibes, le 24 novembre 2014

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Notre avis sur MILLENIUM #4 – La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette – 2ème partie

L’adaptation en bande dessinée de la trilogie créée par le romancier Stieg Larsson revient pour la quatrième fois dans les bacs, cette fois-ci pour conclure le deuxième volet de cette saga intitulé La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette dans lequel la surprenante Lisbeth Salander prend toute sa place.

Sylvain Runberg, toujours inspiré par cet univers particulièrement intense, violent et déliquescent, nous livre une suite qui, l’on conviendra, ne ménage pas la sensibilité du lecteur. Dans un effort de césure remarquablement ajusté, le scénariste parvient à reprendre l’essentiel de la quête parallèle de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist, une nouvelle fois réunis pour une enquête dont la jeune gothique est le point central. C‘est donc à la faveur d’un découpage purement dynamique que l’on assiste au démoulage progressifs des investigations du duo qui ne manqueront pas de mettre à nu une partie dramatique du passé de la troublante Lisbeth.

Evidemment, l’intrigue parallèle, qui reste dans des dispositions certes éprouvantes mais aussi des plus exaltantes, évolue bénéfiquement. Grâce à une succession d’actions rebondissantes, d’aveux et de recherches scénaristiquement bien agencées, celle-ci dévoile une machination profonde, permettant au passage de découvrir l’inquiétant Zala et ses malversations morbides, ainsi que le maillage mafieux (svavelsvô) dont il est le responsable, et également Ronald, un autre personnage tout en puissance qui apportera son lot de violence et de surprise.

La partie graphique assurée par Man reste cohérente bien qu’un ton en dessous de celle réalisée par Homs dans les deux premiers épisodes. Son trait, moins précis, demeure malgré tout efficace (certaines vignettes sont tout de même impressionnantes) grâce à un découpage énergique et un travail averti sur les ombres pour bien appesantir certaines situations.

Une fin de cycle haletante et addictive qui ne manque ni de profondeur, ni de punch et qui permet d’ouvrir avantageusement l’univers policier violent de Stieg Larsson aux adeptes de la bande dessinée. Vivement 2015 pour se plonger dans les deux derniers épisodes qui permettront de circonscrire d’avantage le personnage très charismatique de Lisbeth Salander.

Par Phibes, le 24 novembre 2014

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