MILADY DE WINTER
Tome 2

Abusée par d’Artagnan et craignant de voir l’infamie dont elle fut marquée découverte, Milady de Winter organise sa vengeance. Alors que les mousquetaires de Monsieur de Tréville accompagnent l’armée du Roy au siège de la Rochelle, elle va solliciter l’aide du Cardinal pour éliminer celui qui pourrait d’un seul mot la perdre. Mais, Richelieu, n’ayant aucun intérêt personnel ou politique à l’élimination d’un mousquetaire du Roi lui oppose une fin de non recevoir, Milady devra seule aller au bout de vengeance.

Par olivier, le 16 janvier 2012

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Notre avis sur MILADY DE WINTER #2 – Tome 2

Le siège de La Rochelle s’éternise, ennuyeux et monotone. Les Rochelais tiennent bon tant qu’il leur reste des vivres, tous leurs espoirs sont tournés vers l’Angleterre et un débarquement des troupes du Duc de Buckingham qui viendrait leur porter secours.
En l’espace de quelques jours, alors que les mousquetaires effectuent leur morne tour de garde, d’Artagnan, grâce à la présence d’esprit d’Athos, de Portos et d’Aramis échappe à deux tentatives de meurtre, ce qui n’est pas sans susciter quelques interrogations de la part de ses amis.
Mais voilà que le Cardinal, face à l’enlisement de la situation militaire décide de rappeler Milady pour lui confier la mission de mettre un terme définitif aux prétentions du Duc. En échange, il lui promet la tête de d’Artagnan.
Les événements vont alors se précipiter jusqu’au tragique dénouement.
La relecture du roman de Dumas par Agnès Maupré est étonnante et éclaire le personnage de Milady sous un angle beaucoup moins pervers que dans l’œuvre de Dumas. Dans le roman, Milady personnifie le mal, c’est un serpent malfaisant que l’on déteste sans ambiguïté. Ceux qui n’auraient pas lu le roman la connaissent au travers des multiples adaptations cinématographiques qui, toutes voient le récit au travers du prisme masculin qui oppose la blanche constance à la noire Milady.

Agnés Maupré va lui rendre son humanité en lui offrant une vraie profondeur sans la disculper de ses crimes pour autant. Marquée au fer rouge, violée, pendue on peut comprendre qu’elle ait quelques circonstances atténuantes quant à son attitude envers les hommes. Sans dénaturer le fil du roman mais en en jouant sur les relations des personnages, en comblant quelques vides de l’histoire, Agnès Maupré dévoile une femme dont le caractère et l’absolue détermination dans la noirceur ont été forgés par des épreuves terribles, le désespoir, une détresse immense ont créé Milady.
Je n’irai pas jusqu’à plaider pour la légitime défense mais Agnès réaligne la ligne de partage entre le bien et le mal, entre le vaillant et noble d’Artagnan et la méchante Milady.
C’est un destin tragique qui nous est conté, mais le récit est fait avec une telle délicatesse et une telle sensibilité que la violence passe au second plan. Le trait d’Agnès Maupré, qui caresse les personnages et leur donne une fluidité et une expressivité dramatique rehausse le texte et met en avant les sentiments a fleur de peau des acteurs.

Par Olivier, le 16 janvier 2012

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