Mignardises

Dieu interpelle le patriarche Abraham afin qu’un nouveau sacrifice lui soit fait. Marre des boucs, il exige cette fois-ci que lui soit sacrifié Isaac, le fils du vieil homme. Prêt à exécuté la volonté divine, Abraham est arrêté dans son élan par sa femme Sarah qui propose de sacrifier … une soupe au concombre.

Selon les directives divines, David doit, avec sa fronde, affronter Goliath, le Philistin. Mais au vu du massif personnage et de sa beauté masculine, le jeune berger a préféré faire marche arrière. En colère, Dieu exige que ce dernier obtempère et qu’il lance sa pierre. C’est chose faite, la pierre est partie… et a tué Dieu.

De nos jours, un inspecteur de la Commission européenne vient rencontrer un magnat de l’industrie pour négocier l’avenir de l’ampoule à économie d’énergie. Vite mis dans le bain, l’inspecteur profite des conseils lumineux de son hôte…

Telles sont les quelques mignardises parmi plein d’autres que nous offre Ralf König.

Par phibes, le 25 septembre 2016

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Notre avis sur Mignardises

On connaît Ralf König pour ses récits qui cultivent l’humour caustique aux accents d’homosexualité. Cette fois-ci, pour les besoins de cet album et sous le couvert d’une représentation très olé-olé de l’affrontement biblique entre David et Goliath, l’artiste a choisi de faire feu de tout bois en nous offrant un peu moins d’une quinzaine d’historiettes aux thèmes totalement différents.

Le résultat est à la hauteur de la réputation des autres productions de cet auteur qui, encore une fois, nous entraîne dans des circonvolutions scénaristiques sulfureuses hautes en couleurs. S’inspirant ici à plusieurs reprises de récits bibliques (Abraham et le sacrifice d’Isaac, le combat de David et Goliath), se référant à la préhistoire, à l’univers shakespearien, à la technologie vidéo des années 80 (le VHS), au mode alimentaire végétarien, à la tentation de Saint-Antoine…, Ralf König y va de sa prose personnelle très imagée et nous fait mijoter dans ce jus particulièrement acidifiant dont il est le marmiton et qu’il pimente à coup de bravades gay. De fait, au vu de ce méli-mélo délirant, l’on rit bien volontiers, surtout quand ça prend des chemins totalement incongrus.

Côté graphiques, l’artiste reste dans cette représentation assez simpliste qui se veut sa marque de fabrique. D’un geste assuré et énergique, il délivre son message à la faveur d’une expressivité qui se suffit à elle-même, caricaturale et pleine d’humour. On concèdera que bien qu’assez inégal selon les historiettes, le message est toujours clair et fait mouche à chaque coup.

Un nouveau florilège de petits récits à la Ralph König généreusement acidulés dans lesquels les amateurs de cet univers ne manqueront pas de croquer à pleines dents.

Par Phibes, le 25 septembre 2016

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