Midnight Nation

(Midnight Nation 1 à 12 + 1/2)
David Grey est lieutenant de police, il est mortellement blessé alors qu’il enquête sur d’étranges morts… Il découvre alors qu’on lui a volé son âme et qu’il se trouve dorénavant dans un entre-monde, invisible à nos yeux. Menacé en permanence par des créatures tatouées jusqu’au visage qui le chassent, David apprend qu’il a un an pour retrouver son âme qui se trouve à New York. Avec l’aide de la belle Laurel il commence alors son voyage à pied…

Par fredgri, le 4 janvier 2014

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Notre avis sur Midnight Nation

En 2000, J. Michael Straczynski est alors le scénariste qui fait fureur. Sa série Rising Star fait un tabac depuis quelques mois, son passé de scénariste télé le met sous les projo et cette collaboration avec Gary Frank s’annonce particulièrement inspirée !

Dès le début Midnight Nation s’annonce comme un projet très à part. Le scénariste nous entraîne dans un univers en marge de la réalité, un univers qui brasse les métaphores, qui parle d’âme, de mort, de simili anges… Le héros semble au début se couler dans un ensemble d’archétypes, mais rapidement il s’échappe des conventions pour devenir un personnage avant tout à la recherche de lui même, de ses limites, de ses motivations profondes…
On le comprend, le voyage qu’entreprend David c’est en quelque sort un peu celui du lecteur, une quête révélatrice, initiatique.
Straczynski alterne alors moments forts et passages plus anecdotiques, le tout afin de progressivement nous amener à comprendre d’une part l’évolution intérieure de David, mais aussi les fondements même du concept qui tient cette mini série !

Pendant une grande partie de l’histoire on avance, à l’exemple de David, en plein brouillard. Le scénariste nous révèle petit à petit les éléments nécessaires à la bonne compréhension du récit, mais il garde l’essentiel dans sa manche, nimbant ainsi l’ensemble dans une sorte de léger brouillard quelque peu hermétique. De plus, il a aussi une fâcheuse tendance à enfermer son écriture dans le fameux principe d’une idée par épisode, ce qui a pour conséquence d’étioler des moments qui pourraient être plus concis, de basculer parfois un peu trop dans le pathos et de sortir des ellipses, entre deux épisodes, quelque peu rapides. Ça ne gène pas réellement la lecture d’ensemble, c’est juste que cela créé une narration générale pas toujours super équilibrée, qui donne à certains endroits l’impression d’un tas d’idées rafistolées les unes avec les autres… Le tout avec un début très intriguant, une trame centrale très riche et une fin très touchante.

Straczynski a donc ici un très bon concept, avec des idées vraiment passionnantes, et au delà de ces moments ou il brode pour occuper son format 12 numéros Midnight Nation reste très certainement l’une de ses plus grandes œuvres en comics. Ne serait-ce que pour son audace, l’évolution de l’intrigue et cette magnifique fin qui reste un très bon exemple de ce que peut proposer de mieux ce scénariste !

Aux dessins, on retrouve Gary Frank qui changeait progressivement de style à l’époque, entrant dans un trait plus fouillé, plus méticuleux. On repense à son association avec Cam Smith notamment et on se dit que l’artiste a quand même bien évolué ensuite. C’est très beau, très bien mis en scène. Du grand Frank ! Les couleurs de Kemp et Milla sont assez sympa, même si les derniers épisodes semblent un peu précipités, c’est dommage !

En tout cas Midnight Nation vaut largement le détour et je vous conseille la lecture de cette "Intégrale" Delcourt !!!

Par FredGri, le 4 janvier 2014

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