MIDGARD
Vers le nord

Répondant à l’appel de la corne, les vikings Knut et Thorvald ont rejoint prestement leur drakkar, emportant avec eux le produit de leur rafle flamande. Dans leur butin, hormis des hommes d’église, des moutons et autres babioles, se trouve Oon, le curieux petit extraterrestre bleu en fuite.Considéré de par son état comme une curiosité, il est enfermé à fonds de cale et se doit de partager ses mésaventures marines avec un entourage pour le moins incrédule.

De son côté, le viking Snorri a été abandonné par les siens. Compte tenu de son isolement sur une terre étrangère, il cherche à retrouver son chemin. Dans son errance, il est approché par Joric, un jeune autochtone qui, de par son audace, va lui apporter une aide des plus bénéfiques pour passer inaperçu.

 

Par phibes, le 12 septembre 2012

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Notre avis sur MIDGARD #2 – Vers le nord

Des vikings partageant leurs pérégrinations barbares avec un extraterrestre, ça, il fallait oser (à l’instar de Thorgal)! Avec ce deuxième opus, Steven Dupré, toujours seul à la manœuvre, enfonce d’avantage le clou dans cette aventure qu’il a su, en premier lieu, initier de manière originale en deux récits parallèles. Avec ce deuxième volet, l’artiste reprend le cours de ses équipées moyenâgeuses en regroupant cette fois-ci les deux tranches de vie dédiées d’un côté, à Oon et de l’autre, Snorri, dans un seul et même sens de lecture.

Bien que les deux protagonistes principaux soient à nouveau de la partie, l’on pourra percevoir que cet épisode laisse Oon un tant soit peu dans l’ombre (de la cale) pour laisser plutôt s’exprimer la force viking. De ce fait, on pourra s’amuser (car le ton est toujours des risibles) à suivre les envahisseurs nordiques dans leurs pérégrinations les brutes et les plus primaires qui n’auront de cesse de soulever quelques bons rictus. A ce titre, on concèdera que Steven Dupré donne une importance capitale aux seconds rôles tels Knut, Thorval et les autres, mais aussi à Joric, véritable petit erre audacieux qui ne manquera pas de bénéficier d’idées lumineuses.

Le ton général est toujours aussi enjoué, inspiré à coup sûr par le travail que l’artiste a réalisé précédemment sur la saga Kaamelott. Faisant fi de toute authenticité, ce dernier se plait à caricaturer grassement ses personnages de façon à leur donner une étiquette hors norme, rocambolesque à souhait et à les envoyer dans une épopée étrange à la finalité imperceptible (pour le moment !).

On ne pourra que se délecter du graphisme exécuté qui, sans contestation, témoigne d’une rigueur artistique qui sied à merveille à cette histoire. Sous des aplats de noir et de blanc, le trait est toujours appliqué et se veut d’une grande limpidité. Le travail tout en finesse sur les attitudes des personnages est indéniable, ces derniers étant dotés d’une expressivité (de nombreuses fois malicieuse) bien convaincante. De même, les décors sont pour le moins remarquablement aboutis et donnent un ensemble fortement appréciable. Toutefois, on sera peut-être un peu moins enchanté par les ambiances brumeuses qui viendront ci et là donner un petit goût d’inachevé.

Une suite des aventures d’Oon et Snorri plaisante à lire et toujours aussi débridée, qui ne délivre pas pour l’instant le but de ce curieux mélange.

 

Par Phibes, le 12 septembre 2012

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