MIDGARD
L'invasion / L'évasion

Non loin de la grève flamande, un enfant affamé cherche pitance. Après avoir croisé un homme de Dieu resté sourd à ses appels à manger, il atteint un village dans l’espoir de voler quelque nourriture bienfaisante. Mais il n’a pas le temps de passer à l’œuvre car le village en question est assailli par une horde viking qui dévaste tout sur son passage. A l’issu du sac, les envahisseurs retournent à leurs drakkars, laissant derrière eux un des leurs, Snorri qui dans sa fuite croise le jeune garçon avec lequel il va faire un bout de chemin.

En parallèle, sur un vaisseau spatial, Oon a été condamné à l’exil par ses pairs pour avoir, avec d’autres, enfreint les règles de bonne conduite. Aujourd’hui, il est conduit par le lieutenant Argh pour subir un programme de rééducation à savoir s’occuper de tout un complexe de larves. Devant cette tâche qui ne l’inspire pas du tout, il parvient à s’enfuir de la nurserie et à voler un petit astronef. Poursuivi par son tuteur, il fond vers la Terre.

 

Par phibes, le 18 septembre 2011

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Notre avis sur MIDGARD #1 – L’invasion / L’évasion

Steven Dupré s’écarte quelque peu de ses séries qu’il réalise en partenariat avec plusieurs scénaristes, Kaamelott et La Mémoire d’Abraham pour voler de ses propres ailes en produisant sous l’égide de la maison Casterman ce curieux volume. En effet, reprenant un thème dans lequel il s’est déjà épanoui (celui des vikings avec sa série Wolf parue dans des quotidiens flamands), il se permet de nous offrir au travers de ce premier volume une double histoire aux ambiances totalement différentes et pourtant liées.

Pour ce faire, l’artiste a opté pour une présentation tête bêche de son récit qui se veut partir de deux origines vraiment très différentes. La première est liée à Snorri un viking abandonné par les siens à la suite d’une invasion et accompagné par un jeune crève-la-faim, et la seconde se rapporte à un jeune extraterrestre condamné à une rééducation qu’il parvient à éviter après une évasion.

Ce premier épisode possède donc une bonne dose d’originalité de par la dissemblance des thèmes abordés (Histoire et Science fiction) et par la présentation parallèle de ces derniers. Il est de fait l’occasion de préparer le lecteur à une rencontre de troisième type hors norme, en allant chercher de très loin la source. Par ailleurs, inspiré par l’atmosphère cocasse de Kaamelott, l’auteur se permet, devant cette rencontre improbable, de distiller quelques gros élans de dérision qui donne une légèreté scénaristique savoureuse.

La netteté du graphisme de Steven Dupré est des plus remarquables. Que ce soit dans un univers historique ou dans un environnement futuriste, ce dernier excelle dans la manière d’animer son équipée d’un trait sans bavure. Curieusement, il nous surprend dans le fait d’estomper au bout quelques planches la couleur ô combien efficace de Benoît Bekaert pour rester dans le domaine du noir et blanc. Il n’en demeure pas moins que son dessin, aux effluves humoristiques, est très attrayant, de par le charisme de ses nombreux personnages et le détail de ses décors soignés.

Un amuse-bouche plein de fantaisie basé sur la mythologie nordique adroitement mené et qui confirme le talent des plus appréciables de Steven Dupré, primé dernièrement de l’Adhémar de bronze 2010/2011. Vivement la suite qui, à coup sûr, sera plus traditionnelle dans sa présentation pour savoir où l’artiste veut nous emmener.

 

Par Phibes, le 18 septembre 2011

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