MICKEY MOUSE PAR FLOYD GOTTFREDSON
1932 - 1933: En route pour l'île au trésor et autres histoires

(Réunis les strips du 11 Janvier 1932 au 9 Janvier 1934)
7 histoires principales dans ce deuxième volume:
– "Le grand cambriolage de l’orphelinat", Mickey se rend compte que de nombreux enfants démunis errent dans les rues, ils finis par lancer un appel pour que les gens viennent donner de l’argent pour l’orphelinat local. Pour cela il organise une représentation de "La case de l’Oncle Tom" qu’il joue avec ses amis, Minnie, Horace et Clarabelle. Mais une fois les fond trouvés, la somme est dérobée par Pat Hibulaire et Chicaneau, deux ennemis de longue date…
– "Mickey Mouse en route pour l’île au trésor", Appelé à l’aide par la veuve Churchmouse, Mickey va partir, sur les mers avec Minnie, à la recherche d’un trésors caché…
– "Le château Blaggard", le succès de Mickey dans ces dernières aventures ont attiré sur lui le regard de trois savants fous qui veulent tester sur lui une étrange machine qui pourrait les aider pour atteindre leurs noirs desseins. Mais Mickey, accompagné d’Horace n’a pas dit son dernier mot…
– "Pluto et la fourrière", Pluto a toutes les peines du monde pour éviter d’être capturé par la fourrière…
– "Pilote de l’aéropostale", Minnie force Mickey à trouver du travail, il décide alors de passer sa licence de pilote pour travailler au courrier aérien…
– "Mickey Mouse et son cheval pieds-mêlés", Mickey, qui doit gérer son argent gagné après ses dernières aventures, décide de se payer un cheval et de l’entraîner pour les courses, mais ça n’est pas si évident…
– "La folle vague de crime", Mickey décide d’aider son ami Dingo qui vient d’hériter d’une agence de détective. Ils vont tenter d’élucider une étrange affaire de disparition de caleçon et de cheveux…

Par fredgri, le 19 mai 2018

Notre avis sur MICKEY MOUSE PAR FLOYD GOTTFREDSON #2 – 1932 – 1933: En route pour l’île au trésor et autres histoires

On se souvient encore du premier volume sorti en Novembre dernier, de cette incroyable surprise devant sa grande qualité éditoriale. En effet, on avait droit à beaucoup de rédactionnels, à une reprise des strips dans l’ordre, sans omettre les tout premiers pas… Et bien ce deuxième tome de dépareille pas en comparaison !

La qualité est toujours au rendez-vous, les textes sont très documentés et les différentes analyses (entre chaque chapitre) très pertinentes. On est donc bel et bien dans un véritable hommage à Floyd Gottfredson, à Mickey et son univers mais aussi à toute l’équipe derrière le maître !

Le personnage évolue lui aussi, le trait colle de plus en plus à la version qu’on connaît, tout en gardant ce petit côté retro magnifique. Mais surtout on a aussi l’impression que de plus en plus se dessine en arrière fond un propos plus profond, plus adulte et pas toujours aussi naïf qu’il ne semblerait. Mickey regarde les rues ou il évolue et voit la misère, il trouve du travail pour se rendre utile, et face à la grande dépression il garde son optimisme à toute épreuve, car c’est la seule façon de s’en sortir. Quelque part, il montre l’exemple d’un individu qui n’a pas grand chose, mais qui réussit toujours à venir à bout de toutes les épreuves. En parallèle, il perd un peu ce côté plus borderline qu’il pouvait avoir dans le premier volume, on sent bien que se profile déjà le Mickey qu’on connaît tous.
Néanmoins, il garde cet attitude très fonceuse, tête de feu qui se lance, tête la première, dans tous les pièges qu’on lui tend, dans toutes les aventures qui se présentent.
Et sur ce point on est gâté, car on a droit à de la très grande aventure ici. C’est passionnant de la première à la dernière page, même si c’est vrai que régulièrement Gottfredson et son équipe intercalent des petites histoires plus légères (Pluto, Pieds-mêlés…), afin de souffler. Mais vraiment, globalement, c’est très prenant.
L’écriture est à la fois très enlevée et pleine de tension. Gottfredson alterne des histoires ou il est question d’argent pour des orphelins qu’on vole, des histoires de trésor matinées de cannibalisme, de mutineries, on y parle de science, de manipulation, de savants fous, de fausse monnaie etc. Sous couvert de scénarios initialement écrits pour un jeune lectorat, le strip aborde des thèmes plus adultes qu’ils n’y paraissent. Le héros et ses amis sont des individus issus des classes populaires qui se battent contre les inégalités, mais qui mettent en avant aussi les mérites de la libre entreprise, de l’enthousiasme le plus débridé (surtout Mickey). Rappelons que nous sommes, à cette époque, en pleine crise économique et qu’au milieu de cette grisaille il est bon d’avoir l’exemple d’un héros toujours volontaire, qui ne se laisse pas abattre et qui fonce en ne gardant que le côté positif de toutes les épreuves qu’il traverse. Il n’est pas là pour être à tout prix meilleur que son voisin, il le devient par sa capacité à aider son prochain, à ne voir que le bon côté des choses.

Progressivement, donc, le strip gagne en texture, on s’éloigne des gags en un strip (même si cela revient très brièvement par-ci par-là) pour ne se concentrer que sur des histoires qui durent plusieurs mois, qui entraînent le lecteur dans des pays différents, dans des ambiances radicalement opposées.
Graphiquement, c’est toujours d’une incroyable beauté, un très beau noir et blanc très minutieux, un vrai régal.

Sur le modèle de la version Fantagraphics, comme dans le numéro précédent, Glénat rajoute un cahier en fin d’album avec des articles sur les autres membres du studio, sur les personnages, sur les histoires en particulier. On peut ainsi voir des études de personnage, des couvertures étrangères, et même quelques magnifiques reproductions de peintures de Gottfredson qu’il effectua dans les années 80 en référence à certaines vieilles histoires développées dans les strips. C’est un formidable hommage à toute une époque que cette collection. Et j’ajouterais même que le lecteur amateur de très bonne BD, un peu curieux sur les bords, mais qui garde un œil amusé pour ces "histoires de Mickey", que ce lecteur devrait se pencher sur ces magnifiques intégrales qui présentent l’un des chef d’œuvres absolus de la Bande Dessinée mondiale, admiré par de nombreux professionnels et par encore plus de fans enthousiastes. Faites vous plaisir ! Glénat annonce deux volumes par an, donc autant en profiter !

Absolument indispensable !

Par FredGri, le 19 mai 2018

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