MICHEL
Michel french lover

Michel est un perdant, un mec qui n’a aucun charisme et que tout le monde ignore. Jusqu’au jour où après un lever matinal ordinaire, il se voit accosté par une jeune femme dans le métro. Une fois arrivé au boulot, ses collègues féminines s’intéressent à lui. Aussi, se pose-t-il la question de ce qui lui arrive, pourquoi il est désormais courtisé ? Ce succès commence à lui monter à la tête au point qu’il se transforme en un véritable connard, profitant de ses nombreuses partenaires sans vergogne et devenant un phénomène irrésistible. N’ayant pas forcément l’étoffe pour les gérer, les ennuis commencent à pleuvoir et la peur s’installe progressivement. Comment en est-il arrivé là ? Une thérapie s’impose…

Par phibes, le 12 juin 2018

Notre avis sur MICHEL #1 – Michel french lover

Sous le label Fluide Glacial qu’ils supportent tous deux, Arnaud le Gouëfflec et Yannick Grossetête nous livrent une comédie sociale aigre-douce qui certes respire généreusement de par son côté humoristique mais également pour sa propension à susciter une réelle réflexion. En effet, au travers de leur personnage Michel et de son incroyable mutation qui lui permet de passer de loser en un véritable winner, les auteurs nous offre une sympathique pantomime illustrée sur l’homme et son aura, sur la façon dont il est perçu au milieu de ses pairs, dans une dualité évidente, en bien ou en mal.

Ici, Michel qui campe un gars sans envergure, se retrouve inexplicablement (du moins au départ, le pourquoi du comment viendra dans les dernières planches) dans la peau d’un homme à qui, tout à coup, tout sourit, et en particulier avec le sexe opposé. Désormais, homme à femmes, il use de son super-pouvoir qui, faute d’épaules assez larges, va bientôt se retourner contre lui et égratigner son amour-propre. Arnaud le Gouëfflec ne plaint nullement son personnage et à l’appui d’une réelle acidité, souflle sarcasme et légèreté. Certes sous des dispositions qui lorgnent vers une certaine irréalité, il décline avec simplicité ce que peuvent être les hommes, tantôt appréciés, tantôt méprisés.

Cette chronique sociale acidulée passe par le travail graphique très stylisé de Yannick Grossetête. Ce dernier, à la faveur d’un trait épuré et semi réaliste et d’une colorisation informatique, offre un message réellement moderne et suffisant pour en saisir toute la teneur.

Un one-shot assurément très plaisant qui pose subtilement la question existentielle, celle d’être et ne pas être.

Par Phibes, le 12 juin 2018

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