MICHEL VAILLANT (NOUVELLE SAISON)
Rébellion

Suite à sa mauvaise opération financière sur la firme Leader d’Ethan Dasz, Jean-Pierre Vaillant s’est donné la mort, plongeant ainsi sa famille dans l’affliction et le désarroi. Un mois plus tard, Michel Vaillant a repris les entraînements sur le circuit du Mas du Clos en testant le prototype familial amélioré par Patrick. C’est alors que le clan Vaillant apprend avec soulagement sa participation aux 24 heures du Mans. Cette occasion unique étant de nature à redorer le blason de la firme, tout le monde s’investit dans ce but. Malheureusement, sentant les décisions lui échapper, Jean-Michel s’écarte peu à peu de Michel et de ses proches. C’est à ce moment-là que la police judiciaire de Genève contacte Jean-Michel et sa mère. Elle leur apprend qu’après quelques investigations sur la voiture accidentée de Jean-Pierre, elle a découvert un fait étrange qui risque de faire basculer l’enquête policière en cours et de plonger Michel, le frère du défunt, dans de gros ennuis. Autant dire que les relations intrafamiliales vont se dégrader et attiser inexorablement un vent de rébellion. Engagé dans la course sarthoise, Michel va, en dépit de cette crise dont il ne connaît pas encore les répercussions, tenter d’aller jusqu’au bout de ses ambitions.

Par phibes, le 18 juillet 2017

Notre avis sur MICHEL VAILLANT (NOUVELLE SAISON) #6 – Rébellion

La destinée des Vaillant est loin d’être un long fleuve tranquille. En effet, les coscénaristes Philippe Graton/Denis Lapière ont décidé, dans cette nouvelle saison, de plonger le clan familial dans une tempête pour le moins destructrice et n’ont pas hésité à supprimer de l’échiquier l’un des piliers de la saga, à savoir Jean-Pierre Vaillant.

Ce sixième épisode commence de fait sur des notes sombres compte tenu de la disparition du patron de la firme Vaillante. Alors que des élans revanchards sont à prévoir (assurément dans les prochains tomes), cet opus est l’occasion non seulement d’amplifier les tensions entre les membres du clan Vaillant mais aussi, actualité oblige (les 24 heures du Mans courant juin), de faire participer la fameuse entreprise à la non moins fameuse course sarthoise.

Aussi, l’on pourra concéder que l’intrigue initiée par la mort de Jean-Pierre prend toute son ampleur eu égard aux répercussions terribles qu’elle engendre sur le relationnel des Vaillant. De fait, bien que le temps soit plutôt au resserrement des boulons – il ne faut pas oublier que l’entreprise Vaillant a été laminée par le manipulateur Ethan Dasz – le torchon brûle entre Michel et la famille de son frère défunt (avec son neveu Jean-Michel en particulier) et on se surprend à craindre le pire entre eux. Un rebondissement de taille (d’ordre policier) viendra d’ailleurs jeter un certain discrédit sur le protagoniste principal et initiera une bonne dose de suspense.

En parallèle de ses pérégrinations orageuses, l’heure est également à la course. Les 24 heures du Mans se révèlent un pendant de choix pour remettre le pilote émérite dans ses prérogatives et nous entraînent dans un affrontement ô combien bruyant et bien rebondissant. Gérée avec beaucoup de justesse et de dynamisme, les péripéties enfiévrées ont tendance à nous griser. Il va de soi que le découpage est adroit et que l’intervention de la belle Elsa donne un réel piquant.

Côté graphiques, le dessin à quatre mains reste d’un niveau excellent. Marc Bourgne aux personnages et Benjamin Benéteau aux décors, l’association est parfaite eu égard aux résultats quasi-photographiques qui en découlent. On saluera tout particulièrement la restitution de la course automobile, haute en couleurs, puissante à souhait, généreuse en bruits et extraordinaire en détails. Les protagonistes sont également concluants, chacun porté par son caractère, ses réflexions les plus profondes.

Un sixième opus tonitruant, moderne qui s’adresse inévitablement aux grands passionnés du sport automobile mais aussi à l’incontournable héros créé par Jean Graton.

Par Phibes, le 18 juillet 2017

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