MEZOLITH
Livre I

Poika, jeune adulte de la tribu des Kansa apprend les rudiments de la chasse. Ayant débusqué un énorme taureau, il en fait immédiatement part à ses pairs qui organisent une battue. Mis à contribution pour jouer le rôle de rabatteur, Poika est gravement blessé par le gros animal. Mais sa destinée est loin d’être arrivée à son terme car grâce à l’intervention inopinée de Korpi Vehlo, le sorcier ermite, il parvient à se rétablir et à repartir pour de nouvelles péripéties en compagnie de son père et d’autres chasseurs. C’est ainsi qu’entre légendes extraordinaires et réalités crues quotidiennes, Poika, épaulé par ses aïnés, assume son apprentissage de la vie. C’était il y a 10000 ans sur les bords de la mer du nord.

 

Par phibes, le 26 juin 2010

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Notre avis sur MEZOLITH #1 – Livre I

Mezolith est un ouvrage qui renvoie le lecteur à l’ère de la préhistoire, au mésolithique plus exactement comme son nom veut bien le laisser paraître. Ecrit par Ben Haggarty, un conteur anglais réputé pour ses récits mythiques et féeriques, on a vite compris que l’évocation dont il est question va flirter entre imaginaire et réalité (pré)historique.

Pour ce faire, le scénariste, qui réalise ici sa première bande dessinée, a choisi de faire reposer ses ancestrales aventures sur les frêles épaules de Poika, jeune apprenti chasseur d’une tribu vivant sur le territoire côtier qui deviendra plus tard le Yorkshire.

Au gré d’un séquençage bien marqué et sous-titré, le lecteur est appelé à participer passivement aux nombreuses pérégrinations du petit homme. De l’affrontement puissant avec un énorme taureau au rituel plein de symbolique, Poika nous offre son quotidien à travers un parcours initiatique à la fois extraordinaire, plein de poésie et sans concession, voire d’une cruauté imparable. Par ce biais, Ben Haggarty nous témoigne d’une certaine philosophie de vie, en totale harmonie avec la nature, emplie de sagesse profonde à laquelle toute une communauté (les Kansa) a adhéré. Il y inclut les croyances, les légendes liées au territoire, qui peuvent se révéler très sensibles ou très effrayantes.

De même, il nous fait partager, dans la simplicité des mots et des situations, le danger permanent, les conflits territoriaux auxquels sont assujettis les Kansa, dont les vicissitudes peuvent virer au cauchemar les plus durs.

Au dessin, Adam Brockbank campe à merveille l’univers rustique du jeune Poika. Fort d’un passé d’auteur riche en participation à la préparation des œuvres cinématographiques telles Harry Potter, Sleepy Hollow, Alice au pays des merveilles …, il démontre une habileté à jouer dans un réalisme photographique. Parvenant à faire un grand écart sans faille entre la poésie et la férocité, il nous enchante de ses décors pleins de naturel, harmonieux (les couchers de soleil par exemple) et sauvages. Le jeu des personnages est superbe, dans les expressions d’une spontanéité et d’une beauté très probante, les attitudes les plus explicites. Par ailleurs, la colorisation se révèle d’une grande efficacité, apportant le relief essentiel à l’image.

Un très bel album qui augure une saga d’un autre âge, celui de la pierre que certains pourraient considérer comme farouche mais tellement beau en symbolique naturelle.

 

Par Phibes, le 26 juin 2010

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