METROPOLITAN
Cendres

Après l’opération de police, Alexeï Borislav a été arrêté et conduit au commissariat pour interrogatoire. Là, le lieutenant Vincent Revel, qui est loin d’avoir digéré la trahison de son soi-disant ami, lui fait face dans toute son amertume. L’affaire Matisse sur laquelle planchent les enquêteurs avance à grands pas grâce aux aveux des proches de Borislav, mais cette dernière laisse présager qu’il y a eu des dérapages incontrôlés. Considérant que l’affaire implique trop personnellement Revel, son supérieur décide de la lui retirer. L’officier déchu prend alors l’initiative de la jouer solo et finit par prendre des initiatives certes répréhensibles mais qui vont l’amener à découvrir l’insoutenable vérité.

 

Par phibes, le 20 décembre 2011

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Notre avis sur METROPOLITAN #3 – Cendres

Avec Cendres, les frères Bonneau mettent un terme à leur équipée policière. Force est de constater qu’après un premier épisode qui dévoilait le concept tout en puissance ténébreuse et en originalité, un deuxième qui prolongeait une intrigue policière sciemment pesante liant trois personnages des plus charismatiques, l’heure est à la découverte de la vérité sur le rôle effectif du trio et le pourquoi de ses actes.

De fait, considérant la tension extrême remuante que drainaient les deux albums antérieurs, on ne pouvait qu’espérer que le final de ce triptyque soit du même acabit. Eh bien, c’est chose faite et grâce soient rendues à leurs auteurs, à leur inspiration et leur sens averti du découpage. En effet, ce troisième opus délite avec adresse les arcanes d’une affaire pour le moins sombre, portée par Revel, Borislav et Fourot. Ici, chacun y va de ses initiatives, de ses aveux personnels, de ces décisions qui nous transportent dans une tourmente de cynisme paroxysmique. Sur fonds de drogue et d’alcool, de désillusion patente, de folie furieuse, les circonvolutions scénaristiques imparables prennent de court, amènent le lecteur à se vautrer dans une fange cauchemardesque qui ouvre grandement les portes de l’immoralité.

Toutes les questions que l’on pouvait se poser précédemment au travers des diverses croisées des personnages principaux trouvent leurs réponses, des réponses que l’on n’aime pas entendre et qui font froid dans le dos. Sur ce point, les frères Bonneau captivent, interpellent et gagnent haut la main leur pari en apportant un final à leur triptyque non conventionnel et plein d’amertume.

La partie graphique est assurément un atout pour cette série. Laurent Bonneau a trouvé le geste et le dessin empreint de modernité qu’il fallait pour noyer son aventure dans une froideur remarquable. Le jeu des couleurs y est certainement pour beaucoup (la palette est des plus audacieuses), mais aussi le trait averti à la finesse d’exécution imparable, les perspectives osées à la déformation maîtrisée ainsi que les arrière-plans parfois sans artifice qui sont des plus efficaces.

Au regard du superbe travail exécuté sur ce dernier opus et sur l’ensemble de ce thriller, les frères Bonneau en imposent et démontrent qu’ils ont de la ressource. Il ne fait aucun doute que, pour un premier projet grand public, ils placent la barre très haut et qu’on les attend, dès à présent, pour une prochaine aventure qu’on espère aussi trépidante.

 

Par Phibes, le 20 décembre 2011

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