METRONOM'
Virus psychique

Missionnés par le Ministre de l’Intérieur, le journaliste Floréal Linman et la belle Lynn Forester ont pu retrouver la trace du professeur Eugène Warnier, seul scientifique pouvant expliquer l’origine réelle de l’organisme venu de l’espace et transformé, à ce jour, à l’état de légume. Mais plutôt que de le livrer à leur mandataire gouvernemental, ils décident de gagner du temps pour identifier la fameuse chose qui a provoqué le décès tragique de l’équipe de la station orbitale "Fish Eye". Pour cela, ils se tournent avec une équipe de clandestins vers Loess de la Ternett Industry, ancien associé de Warnier, afin qu’il puisse rétablir physiquement le professeur. A l’issue de sa sortie de son état végétatif, ce dernier s’épanche sur son histoire liée à des recherches sur un virus psychique. Compte tenu de ses propriétés destructrices, il devient urgent de prendre les mesures nécessaires pour le rendre inoffensif. Par ailleurs, le Commissaire Ben Radcliff s’introduit d’avantage dans le quotidien d’un cercle d’opposants au régime de Weissangel en participant activement à leurs tentatives de dénonciations des dérives gouvernementales. Est-ce pour le besoin de l’enquête ou pour assouvir de nouvelles impressions personnelles ?

Par phibes, le 11 janvier 2014

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Notre avis sur METRONOM’ #4 – Virus psychique

La dernière scène du précédent épisode se révélait être une scène choc et par ce biais, la mission "obligée" du couple formé par Floréal et Lynn prenait une orientation très incertaine. Comment un scientifique immergé dans un sarcophage allait-il apporter les réponses sur ce fameux virus qui avait anéanti les occupants de la station orbitale ?

Avec ce quatrième volet, Eric Corbeyran avance à grand pas dans son aventure en jouant, sous le couvert d’une atmosphère autocratique, sur les trois tableaux que l’on avait pu voir se former antérieurement. D’un côté, dans l’ordre d’apparition en cet ouvrage, on retrouve le Commissaire Ben Radcliff qui poursuit ses investigations souterraines au sein du groupuscule dissident. Son rôle reste toujours aussi ambigu (Eric Corbeyran use habilement de son jeu) mais laisse semble-t-il entrevoir un retournement dans les certitudes de ce personnage. Un brin d’humanité lui permet de se rapprocher de la paralytique B..

Par ailleurs, on replonge dans la mission de Floréal et Lynn qui, ici, démarre sur une note surprenante et qui se doit de répondre à certaines interrogations quant à l’énigmatique bestiole virulente de l’espace. Cette mission nous donne à revoir le ténébreux Loess et également, via le professeur Warnier (surprenant dans sa façon d’agir contre le pouvoir), répond enfin sur les origines de la fameuse bête sidérale. Enfin, la famille Stiler continue sa fuite depuis le suicide interdit de Ralph et nous entraîne dans une débandade parsemée de cadavres.

De fait, le mouvement se précipite, sans toutefois prendre un rythme effréné et suscite des surprises extraordinaires. Les destinées se croisent, subissent des coups du sort imparables sous les effets de manipulations insidieuses et d’une dictature étouffante implacable. Eric Corbeyran est toujours en verve, usant de dialogues verbeux, assurément explicites pour camper le cadre sociétal de son intrigue et instiller des enjeux de taille.

La partie graphique assurée par Grun reste d’une grande beauté. Le réalisme de celle-ci a de quoi subjuguer tant la justesse du trait et le jeu des couleurs est professionnellement adapté. Si les personnages ont vraiment quelque chose de profonds, les décors déliquescents qu’il distribue à chaque planche sont d’une richesse bluffante.

Un épisode toujours aussi écrasant dans ses ambiances, qui conserve son intérêt et qui fait avancer l’intrigue futuriste autour de la mort mystérieuse d’une mission spatiale.

Par Phibes, le 11 janvier 2014

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