MERCY
Des chasseurs, des fleurs et du sang

Pour éviter d’être suspectée de la mort du sinistre « oncle » et pour avoir été troublée par la réaction de la jeune Rory lorsqu’elle s’est transformée, Lady Hellaine l’a recueillie dans sa nouvelle maison. Ainsi, elle peut passer aux yeux de la population de Woodsburgh comme une bienfaitrice. Toutefois, l’entité vampirique qui l’habite est inquiète sur la façon dont se déroule son intégration dans cette ville qui est déjà persécutée par un assassin diabolique mystérieux. Qui plus est son enveloppe charnelle inerte a tendance à réagir en présence de certaines personnes comme Jonathan, comme si elle avait eu en son temps un lien avec celui-ci. Pendant ce temps, Lady Swanson a reçu la visite d’un groupe de chasseurs indiens qui sont venus l’avertir, preuves à l’appui, qu’une créature maléfique se trouvait dans les environs de la ville. Celle-ci leur avoue alors qu’elle porte des soupçons sur une personne qui est arrivée récemment à Woodsburgh et qu’elle va tenter d’y voir plus clair. A l’issue d’une cérémonie religieuse, lors d’une balade autour d’un lac gelé, son fils Gregor qui a le béguin pour la belle Lady Hellaine, invite cette dernière à venir manger chez eux. Cette occasion va peut-être lui permettre de faire tomber le masque.

Par phibes, le 10 novembre 2020

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Notre avis sur MERCY #2 – Des chasseurs, des fleurs et du sang

Il ne fait aucun doute que si Mirka Andolfo nous parle avec des fleurs, ce n’est certainement pour nous charmer mais plutôt pour nous faire frémir. Ce deuxième volet des aventures vampiriques de la belle Lady Hellaine est bien là pour le confirmer. C’est ainsi que nous retrouvons cette dernière installée dans la petite bourgade de Woodsburgh, grevée par une diablerie ambulante, avec des intentions bien mystérieuses.

L’on concèdera que le premier opus possédait toute la matière (organique et scénaristique) pour nous plonger dans un récit horrifique à souhait, prenant pour base une catastrophe minière ayant fait beaucoup de victimes. Cette suite nous remet immédiatement, au moyen de deux nouveaux chapitres, entre les mains de la belle et terrifiante Lady qui n’en a pas fini de se questionner sur son état un tantinet instable surtout lorsqu’elle se trouve en contact avec certaines personnes comme la jeune Rory très présente et le beau Jonathan.

On perçoit que l’auteure a beaucoup de choses à nous dévoiler. Pour apporter certaines réponses aux faits antérieurs, elle n’hésite pas à jouer sur un alternat de séquences dont beaucoup se révèlent dans des effets sanguinolents. Malgré des enchaînements qui se veulent parfois un peu confus, l’on comprend aisément que l’abominable Lady se doit de trouver celui qui se fait appeler le diable de Woodsburgh et qu’on ne connait que par ses exactions féroces. Mais Mirka Andolfo ne s’arrête pas là puisque tout en suscitant quelques généreux sentiments qui nous permettent de mettre en exergue un nom (celui de Mercy), elle se plait à couper radicalement certains élans, nous plongeant dans une réelle amertume rien que pour casser notre sensibilité.

Il va de soi que le travail qu’elle exécute au niveau graphique porte vers le haut cette équipée horrifique. En effet, on perçoit aisément au travers de beaux dessins les genres qui l’inspirent tel le manga et le comics. L’association de ces derniers nous assure une mise en images d’une grande beauté (au niveau des personnages comme Hellaine, Betsy, Jonathan…) mais aussi d’une force effrayante quand il s’agit d’animer les scènes vampiriques au détail peu ragoutant. Le contraste est impressionnant et joue comme un électrochoc volontaire.

Un deuxième opus envoutant et effrayant à souhait, qui n’épargnera personne. Dites-le avec les fleurs qu’elle disait… peuh ;-)!

Par Phibes, le 10 novembre 2020

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