Mémoires d'un ouvrier - Avant guerre et sous l'occupation

 
Le jeune Jacques était apprenti dans les ateliers de construction navale à Bordeaux quand, en 1936, il a eu droit comme ses collègues à ses tout premiers congés payés. Ce fut une aubaine pour pouvoir profiter plus que d’habitude des Auberges de Jeunesse, ces camps de loisir qu’il affectionnait, lui qui aimait tant la nature, les promenades et les copains !

Après avoir franchi le cap des bizutages et de l’apprentissage, Jacques est devenu un ouvrier compétent et performant. Il est aussi devenu un homme qui, malgré sa timidité, a eu le béguin pour quelques femmes…

Mais la guerre allait pointer le bout de son nez et bousculer les habitudes de tout le monde. Réformé, Jacques ne servira pas sous les drapeaux. Mais après s’être occupé un temps, auprès de son oncle, en réparant des petits bateaux de plaisance, il a fini par retourner dans Bordeaux occupée où, comme l’avait fait son père, il allait reprendre le chemin de l’atelier. Mais… pour le compte des Italiens.
 

Par sylvestre, le 13 janvier 2017

Notre avis sur Mémoires d’un ouvrier – Avant guerre et sous l’occupation

 
Mémoires d’un ouvrier est une intégrale rassemblant la trilogie Apprenti, Ouvrier T1 et Ouvrier T2. Réalisée par Bruno Loth, cette bande dessinée est un récit biographique racontant l’histoire de Jacques, le père de l’auteur, mais aussi l’histoire de toute une famille et, par extension, d’une ville, d’une jeunesse ou encore du monde du travail et ce dans le contexte particulier de la fin des années 30 et de la période couverte par la seconde guerre mondiale.

Il y a un bel équilibre entre ce qui se passe dans les chantiers navals, ce qui se passe en famille et ce qui se passe avec les amis. La vie quotidienne avant et pendant la guerre est bien abordée, également, sans toutefois être dramatisée pendant la période du conflit au point que la BD se spécialise en "tournant" au livre d’histoire. Non, tout reste au niveau de Jacques et de ses proches, au point qu’on ne sait plus trop, parfois, si on lit un récit sur l’apprenti et l’ouvrier, si on lit un récit de guerre ou si on lit les aventures de Jacques et de ses copains. Tout en sachant qu’on lit… les trois ! Qu’une vie peut bien être faite de tout ça ! Et en cela, lire la trilogie en un seul volume est sans doute mieux : la lire en plusieurs tomes a peut-être découragé des lecteurs qui n’ont pas trop su quel thème était le "vrai sujet" et qui n’ont donc pas suivi l’histoire jusqu’au bout.

Le dessin de Bruno Loth est simple et agréable, il est dans un noir et blanc rehaussé de gris et de bleus. Il est homogène de la première planche à la dernière. Mémoires d’un ouvrier est un bel hommage à un fils pour son père, pour sa famille, pour ses amis et ses anciens collègues. Un bel hommage à un métier et à une ville, aussi. A une époque… Une époque pas toujours rose, mais pendant laquelle il fallait bien continuer à vivre.

En fin d’ouvrage, un cahier supplémentaire de quelques pages rassemble textes et photos nous rapprochant encore un peu plus de la famille de Jacques (et donc de l’auteur) et revenant brèvement sur Bordeaux pendant la seconde guerre mondiale.
 
 

Par Sylvestre, le 13 janvier 2017

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