La mémoire des pierres

Le 28 avril de l’année dernière René Hausman nous quittait, laissant un vide dans le cœur de ses fans. A travers ces pages nous découvrons donc la toute dernière histoire sur laquelle il travaillait… Seule 7 planches étaient achevées, le reste n’a pas dépassé le story-board.
Nous rencontrons donc le jeune Marcellin, qui décide, alors que la seconde guerre mondiale vient de se terminer, de partir en compagnonnage, laissant derrière lui sa famille et sa jeune amoureuse, Isabelle, alors enceinte de lui (bien qu’il ne le sache pas encore !). Il commence alors à travailler en tant que sculpteur, mais une explosion va arrêter tout de suite cette jeune carrière pour l’ensevelir sous des tonnes de gravats… Pendant près de 30 ans tous vont le croire mort, jusqu’au jour ou…

Par fredgri, le 30 janvier 2017

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Notre avis sur La mémoire des pierres

On se souvient du magnifique univers forestier de René Hausman, de ses aquarelles, de ses dessins si beaux. Pendant des décennies il a su nous charmer avec ses personnages fantastiques, ses illustrations pleine de charme… Quelle perte, quelle tristesse !

Dupuis et sa collection Aire Libre, pourtant, nous permettent de découvrir ses dernières planches et cet album en devenir qui ne dépassa pas le stade de l’ébauche.
Il faut donc accepter cette lecture esquissée, sur la gauche les dialogues et parfois une brève description, sur la droite la planche story-boardée. On est évidemment loin de ce qu’elles auraient pu donner, une fois finies, mais c’est déjà une formidable immersion dans l’histoire, dans l’émotion des textes et les atmosphères qui se posent rapidement. La matière est brute, mais tellement vivante, elle vibre de cette poésie rurale, de ce ton si juste, plein de finesse que l’on devine derrière les textes, les traits posés sur le papier.
On aurait tellement aimé qu’Hausman ai pu aller jusqu’au bout et c’est dans cette imagination d’une œuvre fantasmée que l’on se glisse lentement au grès des pages qui s’égrènent devant nous.

Toutefois, on a déjà une première approche de l’histoire, du scénario. On rencontre le jeune Marcellin, on le suit tout au long de sa vie, de ses regrets, on est ému, et le rapport qu’entretient avec lui sa petite fille est d’une grande finesse. En travaillant avec sa femme l’artiste entre dans une approche nettement plus intimiste, plus douce et résolument plus réaliste aussi !

C’est un très bel album, l’épilogue parfait d’un parcours extraordinaire qui nous laisse en mémoire des centaines de merveilleuses visions bucoliques…

Au revoir, monsieur Hausman, vous resterez à jamais auprès de nous !

Par FredGri, le 30 janvier 2017

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