MEMOIRE DE CENDRES
Rémy d'Orient

Sur les terres de Lorac, la terreur est de mise. Perpétrée par son seigneur, Richard soumis à son protecteur Branagh, la chasse à l’hérétique bat son plein. Dans ce contexte épurateur, le bandit Isarn dit Le borgne, qui s’est engagé à protéger Héléna et son fils Sanche, a pris pour parti de lutter aux côtés des persécutés et le fait de manière radicale. Toutefois, le danger semble se rapprocher de plus en plus de lui et de ses proches tendant à penser qu’il y a un traître dans sa troupe. Aussi, profitant de la prochaine exécution de bons chrétiens à Urs, il décide de faire face à ses détracteurs en fomentant un piège contre les croisés et leurs représentants.

Par phibes, le 10 février 2010

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Notre avis sur MEMOIRE DE CENDRES #3 – Rémy d’Orient

Trois ans ont passé depuis le précédent épisode et Héléna a perdu de vue Guillaume et se retrouve maman d’un garçon dont le père n’est autre que son demi-frère, Richard. de Lorac. La saga initiée par Philippe Jarbinet se poursuit donc en troisième opus, plus que jamais inspirée du cadre historique que l’auteur a pris pour cible, la destinée tragique des cathares.

Toutefois, ce n’est pas Héléna qui se distingue particulièrement dans ces péripéties mais plutôt son nouveau protecteur, en l’occurrence Isarn dit le borgne. En effet, homme d’armes aguerri et meurtri, il s’est investi d’une mission, celle de lutter contre l’église et son représentant papal. De fait, c’est dans ses œuvres les plus stratégiques que nous le rencontrons, face à un ennemi retors.

L’histoire est toujours aussi prenante, fait intervenir ou disparaître des personnages hauts en couleurs, aux caractères bien affichés. Les clivages entre défenseurs de la chrétienté et de la cause cathare sont bien prononcés et donnent lieu à des faits guerre locaux sanglants, au plus proche d’une certaine sauvagerie. En marge de la réalité historique, Philippe Jarbinet fait évoluer sa fiction en toute maîtrise, concernant la division du clan de Lorac au cœur de laquelle Héléna cherche sa destinée.

Graphiquement, on sent une nette évolution. Le trait semble plus précis et la colorisation un peu plus approfondie (à ce titre, les visions monochromatiques nocturnes sont du plus bel effet). Le travail historique est indéniable au regard des tenues vestimentaires, des forteresses isolées que l’artiste réalise avec soin.

Un très bon moment de lecture historiquement active, qui plus est, instructive.

 

Par Phibes, le 10 février 2010

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