MEMOIRE DE CENDRES
Leila

Sanche de Lorac, le fils d’Héléna, s’est engagé dans l’armée du Vicomte Trencavel et participe à la tentative de reconquête du territoire languedocien contre les forces royales. Lors d’une étape de délassement en la Montagne Noire, le jeune homme surprend une belle femme d’origine juive en plein bain et en tombe immédiatement amoureux. Considérant ses sentiments pour cette beauté incarnée, il ne tarde pas à s’opposer au rustre Bousignac, l’un de ses compagnons d’armes et se voit obligé, à l’aube de l’assaut contre les tours de Carcassonne, de quitter définitivement l’armée de Trencavel. Totalement démuni, il se décide à repêcher un coffre englouti par les eaux profondes d’un torrent lors d’une escapade antérieure et retrouve contre toute attente, en ce même endroit, la belle juive. Sanche va enfin connaître Leila et son histoire.

Par phibes, le 13 février 2010

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Notre avis sur MEMOIRE DE CENDRES #9 – Leila

Par le biais de cet épisode, Philippe Jarbinet entame un troisième cycle à sa saga médiévale sur laquelle plane subtilement l’aura cathare. Cette fois-ci, c’est au tour du fils de l’héroïne principale, Sanche, à se distinguer dans une nouvelle aventure pleine d’humanité et de sensibilité.

Cette dernière qui met en lumière une rencontre exceptionnelle entre un languedocien et une juive, ne dépareille certainement pas de ce qu’a pu réaliser à ce jour cet auteur émérite d’origine belge. Tout au contraire, on a l’impression que le drame tristement célèbre des Cathares a titillé grandement la réceptivité de celui-ci au point qu’il se plait à jongler avec les sentiments les plus purs de ses personnages. Sanche, tout comme Leila, en font partie et se détachent, avec d’autres, de la rusticité et de la rudesse de cette terrible époque sur laquelle s’étend l’ombre épurative de l’église.

L’histoire narrée est belle, d’une clarté exemplaire, auréolée de sagesse et d’érudition. Pour la partie historique, on se plait à découvrir le paysage audois au travers du journal de bord de Sanche qui évoque les avancées de la campagne de reconquête de Trencavel. En ce qui concerne la fiction, elle se tient parfaitement et offre un divertissement attachant, avec des personnages à la philosophie vigoureuse, engageante et pour certains pleins de sagesse.

Si le scénario est au point, le dessin l’est encore plus. Le trait classique est délicat, plein de promesses et d’un réalisme enchanteur. On perçoit le gros travail documentaire au travers des nombreuses restitutions des monuments propres à la région concernée. Les personnages sont probants, sensibles d’un côté, durs de l’autre.

Un nouveau tome à inscrire à l’actif de Philippe Jarbinet qui conforte l’intérêt incontestable de cette série historique.

 

Par Phibes, le 13 février 2010

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