MEMOIRE DE CENDRES
Le printemps des assassins

Après leur périple toscan, Héléna et Jordan sont sur le chemin du retour, porteurs de la lettre de change émise par Corso Dominati. Mais cette dernière étant d’un intérêt capital pour Calimala, plusieurs sinistres individus à sa solde dont Tosinghi, leur emboîtent le pas et ne cessent de les pourchasser. C’est lors du franchissement du massif alpin que la confrontation va avoir lieu, durant laquelle la neige dont la froidure va se révéler un véritable piège, prendra la couleur du sang. Est-ce qu’Héléna et Jordan arriveront au terme de leur équipée ? Tout est possible surtout s’ils bénéficient de l’intervention inespérée d’un personnage depuis longtemps disparu et si par ailleurs, en Toscane, un revirement de situation vis-à-vis de Corso Dominati semble s’opérer.

 

Par phibes, le 12 février 2010

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Notre avis sur MEMOIRE DE CENDRES #8 – Le printemps des assassins

Philippe Jarbinet apporte la suite et également la fin à l’aventure engagée dans son précédent épisode qui envoyait Héléna et son chevalier servant Jordan en Italie pour la récupération d’une forte somme d’argent permettant la sauvegarde de la forteresse cathare de Montségur.

Les péripéties contées sont toujours aussi historiquement palpitantes. Gérant ici deux affaires en parallèle, l’auteur nous entraîne d’une part, dans une course-poursuite transalpine haletante et frigorifiante, au rythme de rebondissements superbement maîtrisés. Pour ce faire, comme il l’avait clairement susurré à la fin du tome précédent, il fait revenir un de ses personnages emblématiques pour apporter une version un peu plus guerrière à son épopée. D’autre part, il nous immisce dans une enquête policière à l’italienne où peu à peu, grâce à la perspicacité d’un fonctionnaire de justice (le podestat Infanti), le voile de la corruption va se déchirer pour que le bon droit puisse retrouver son chemin.

Scénariste averti et documenté, Philippe Jarbinet se fait fort de donner un certain poids à ses personnages. Tel celui qui se découvre sur le premier de couverture, il leur attribue une présence forte, emplie d’héroïsme sans excès, d’abnégation, de respect, mettant de fait un peu sur la réserve la belle Héléna. Pour d’autres, de par leur malhonnêteté excessive, il joue sur la radicalité de leurs actions.

Le dessin est très réussi, énergique, et historiquement très parlant. Grâce à une colorisation qui se bonifie à chaque album, les paysages alpins sont d’une réelle beauté et suggèrent sans peine une froidure figeante. De même, les décors florentins qui contrastent savoureusement avec ceux des Alpes sont admirables et confirment les aptitudes de cet artiste généreux.

Une épopée dramatique au dénouement sensible à déguster sans compter.

 

Par Phibes, le 12 février 2010

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