MEILLEURS ENNEMIS (LES)
Deuxième partie 1953/1984

Une histoire des relations entres les Etats-Unis et le Moyen-Orient de 1953 à 1984. Où il est question de l’intervention de Washington au profit de Nasser en 1956, de la « Guerre des Six jours » de 1967, de l’embargo pétrolier en 1973, de la révolution iranienne de 1979… Où il est question d’alliances, de complots, de trahisons, de guérillas, de guerres et beaucoup de haine.

Par Placido, le 5 mars 2014

Notre avis sur MEILLEURS ENNEMIS (LES) #2 – Deuxième partie 1953/1984

Jean-Pierre Filiu et David B. nous proposent la suite de l’histoire ou plutôt de l’Histoire entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient, toujours avec cette volonté de raconter les nombreux événements historiques, petits et grands, toujours majeurs, qui ont eu lieu entre les deux entités. L’objectif – rempli – étant de comprendre comment avons-nous faits pour en arriver là.

David B. poursuit ses fabuleuses expérimentations narratives, en dessinant ce qui est raconté d’une manière purement métaphorique. On se régale à découvrir l’univers onirique de cet auteur qui est bien trop vaste pour qu’on y trouve une quelconque redondance. L’atmosphère de livre d’histoire qui pourrait se dégager de la BD s’en trouve dès lors brillamment travestie en atmosphère de conte, de songe étrange, de comédie et – comme l’a si justement abordé Melville dans sa chronique du 1er tome – de film d’espionnage. Il faut d’ailleurs noter la très forte présence des mallettes dans les illustrations de David B. Qu’on imagine pleines de fric ou contenant des documents top secret. Toujours est-il que l’objet est plein de significations.

Bon, il y a aussi énormément d’armes et d’explosions. Il ne faut pas croire. Et le fait que l’action se déroule non pas au XIXème siècle mais dans les années 60-70-80 nous fait appréhender les choses bien différemment ! Il ne s’agit plus là des délires de vieux Rois décapitant ses sujets à grand coup d’épée, dans un temps ancien qui n’a plus grand chose à voir avec nos jours. Ça n’a bien évidemment pas même la même résonance dans nos esprits. Là, les mots bombe, napalm et exécution nous filent des frissons, car leur passé proche nous les font envisager beaucoup mieux.

Jean-Pierre Filiu raconte avec rapidité et précision des histoires de l’Histoire, parfois invraisemblable, souvent folles, jamais barbantes.

Les Meilleurs Ennemis reconsidèrent la façon de raconter l’Histoire, sans la trahir ou l’abrutir. Un genre de vulgarisation d’une intelligence folle.

Par Placido, le 5 mars 2014

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