MEDICIS
Cosme l’ancien – De la boue au marbre

En cette année 1407, la cité italienne Florence n’a pas encore atteint son apogée. Elle accueille le jeune Cosme Medicis qui revient d’un voyage culturel à travers les républiques et les duchés d’Italie. Après avoir été apostrophé dans une ruelle peuplée de monde par l’ambitieux Rinaldo Albizzi, fils de la famille la plus puissante de la ville, le garçon retrouve son père, banquier de son état. Habile dans sa façon de parler qui traduit une réelle érudition, Cosme n’en est pas moins ouvert d’esprit et se doit, conformément à la volonté de son père, de se plier aux exigences de la vie telles succéder à ce dernier dans ses fonctions de financier et s’assurer un avenir encore plus radieux via un mariage de raison. Grand ami de Brunelleschi, architecte avant-gardiste peu apprécié, le jeune Medicis se veut être sincère avec les gens qu’ils côtoient, comme sa future épouse, Contessina de Bardi. Mais son ascension au sein de la société florentine et son art aiguisé de la politique commence sérieusement à faire de l’ombre à la toute puissante famille Albizzi et tout particulièrement, à Rinaldo certainement prêt à ne lui faire aucune concession.

Par phibes, le 17 mai 2017

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Notre avis sur MEDICIS #1 – Cosme l’ancien – De la boue au marbre

Sous l’impulsion et la direction du généreux pour ne pas dire prolifique Jean-Luc Istin, les éditions Soleil lancent sur le marché une nouvelle saga historique ayant pour base l’Histoire de la grande famille Medicis, dynastie toscane ayant, durant plusieurs générations, pesé de tout son poids dans la société italienne de la Renaissance.

Ce premier opus est dédié à Cosme, haut personnage qui a initié la toute-puissance de la Maison Medicis et influencé l’histoire de la belle Florence. Pour les besoins de cette mise en lumière, Olivier Peru, fidèle de Jean-Luc Istin (Androïdes, Les Maîtres Inquisiteurs, Oracle…), s’est donc investi pour illustrer le parcours de cette figure florentine. Pour ce faire, comme il le stipule sur la page des remerciements, le scénariste s’est appuyé sur le travail biographique réalisé par des spécialistes tels Henri Pigaillem, Marcel Brion, Jacques Heers et Nicolas Machiavel.

Il en ressort donc un ouvrage des plus intéressants, remarquablement évocateur sur le caractère de ce fameux Cosme transformé en véritable instigateur du développement de sa cité natale. Olivier Peru force avec une juste mesure les qualités exceptionnelles de ce personnage issu d’une classe moyenne pour en faire un homme plein d’érudition, pour le moins persuasif, manipulateur et très perspicace. Evidemment, une intrigue majeure prend toute sa place ici, celle reposant sur l’adversité entre le représentant de la plus grande famille de Florence, Albizzi, et le roturier ambitieux qu’est Cosme et amène avec elle son lot de gloire et de drame.

Côté dessins, Giovanni Lorusso retrouve son compère scénariste avec lequel il a œuvré sur le tome 2 de la Guerre des Orcs. Force est de constater que le travail se veut maîtrisé, de qualité, riche en détails via un réalisme historique qui traduit inévitablement une rigoureuse recherche documentaire. Si les décors évoquent bien les ambiances de Florence du 15ème siècle, les personnages se révèlent, quant à eux, pleinement charismatiques. En particulier, Cosme et Rinaldo qui sortent du lot et qui nous entraînent, de par leurs caractères antagonistes, dans des effusions captivantes.

Un tome d’ouverture très abouti pour une saga historique qui a le privilège d’instruire et de passionner. Suite au prochain numéro dédié à Laurent dit le Magnifique, petit-fils de Cosme l’ancien.

Par Phibes, le 17 mai 2017

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