MEDIAENTITY
Tome 1

Eric Magoni est l’un des meilleurs traders de la SCG. Intuitif, autodidacte, aimant prendre des risques, il fait l’affaire de son employeur. Jusqu’à ce jour où il s’aperçoit qu’à la suite d’un mouvement de fonds, la banque affiche une perte sèche de 5 milliards et que cette perte est associée à son nom. Complètement assommé par cette nouvelle désastreuse et convoqué d’urgence par le conseil d’administration, Eric ne voit qu’une chose, prendre la tangente pour tenter de comprendre ce qui lui arrive. Dans le métro, il croise un curieux personnage qui, étrangement au courant de ses déboires, lui propose de l’aider à devenir invisible en laissant tomber son entité. Croyant avoir à faire à un illuminé, le trader refuse son offre et court à son appartement pour récupérer ses affaires. Là, devant sa femme désappointée, il se fait appréhender par la brigade financière. Serait-ce le commencement de la fin ?

Par phibes, le 27 août 2013

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Notre avis sur MEDIAENTITY #1 – Tome 1

Nouvelle série à être propulsée par la Maison Delcourt, MediaEntity a le mérite d’être éditée dans une formule tapageuse pour le moins originale. En effet, alors qu’elle se veut utiliser le support habituel qu’est le papier, elle se voit également se décliner sous d’autres formes, plus modernes, intégrant l’univers multimédia. Hormis le fait que l’on peut appréhender l’album en lecture rapide, vignette par vignette, on peut aussi surfer sur d’autres supports plus avant-gardistes tels des jeux de rôle et de pistes… (voir pour plus d’informations le site dédié http://www.mediaentity.net/).

Cette aventure est le pur produit de deux jeunes auteurs, Simon et Emilie, qui ont décidé de nous sensibiliser au rythme particulièrement soutenu d’un album tous les 5 mois environ, le prochain étant prévu en janvier 2014. Avec ce premier tome, l’on rentre dans le vif d’une intrigue contemporaine qui s’acharne sur un opérateur de marché pris dans une tourmente inextricable pour lui et son employeur. Cette intrigue qui, à son ouverture, n’est pas sans rappeler l’affaire Kiervel de la SG, permet donc de percevoir dans toute sa puissance une descente aux enfers torride. Elle semble perpétrée par une suspicion de manipulation insidieuse que les prochains tomes viendront développer plus en détail et qui a un lien avec un outil social retors.

Pour l’heure, l’effet de la bonne surprise est assurément de mise, confirmé par l’intervention d’un autre personnage, un sans abri mystérieux et un tantinet opportuniste, sorti d’une ombre qu’il ne manque pas à retrouver et surtout entouré de volatiles. Représentant en quelque sorte les forces d’un collectif invisible qui dénonce certaines dérives de la société moderne, ce dernier fait orienter le récit dans un genre axé sur l’anticipation qui n’est pas pour déplaire.

A n’en pas douter, le scénariste Simon parvient à démouler son histoire d’une manière bien avisée, ne manquant pas, en installant sa thématique, de créer quelques tensions bien croustillantes et une bonne dose de suspense. Son aventure possède une remarquable dynamique et surtout repose sur une excellente maîtrise de la dimension transmédia. Certes et comme il se doit, tout n’est pas dit dans cet épisode sur l’origine des vicissitudes du trader mais suffisent déjà à titiller la curiosité du lecteur.

La participation d’Emilie (sans nom comme son associé) se veut également d’un très bon niveau. Cette dessinatrice possède un potentiel pictural qui possède beaucoup de charme. Le trait semi-réaliste qu’elle emploie découle d’une recherche du mouvement bien maîtrisée et apporte une certaine modernité. Ses personnages, caricaturés juste ce qu’il faut, bénéficient également d’une physionomie très agréable.

Une première partie d’un thriller aux rouages bien huilés, qui se veut des plus engageantes et qui ouvre des perspectives on ne peut plus inquiétantes sur une machination aux ramifications encore insoupçonnées. Un très bon moment de lecture !

Par Phibes, le 27 août 2013

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