MÉDÉE
La toison d'or

En 1934, à la suite d’une réunion durant laquelle il a avoué faire partie de l’ordre de la Toison d’Or, le roi belge Albert 1er se tue lors d’une séance d’escalade d’un massif rocheux.Quatre ans plus tard, en la cité vaticane, un jeune ecclésiaste, Jason Adam, est missionné par son évêque pour retrouver un écrit ancestral dressé par Judas Iscariote ayant trait à la fameuse Toison d’Or. Pour ce faire, le jeune prélat se doit de rencontrer Aaron, un antiquaire juif féru en la matière, oeuvrant à Berlin. Malheureusement, la tache va se révéler des plus difficiles car une répression abominable est perpétrée sur le peuple d’Israël par le pouvoir allemand en place et en particulier par le chef de la Gestapo Reinhard Heydrich qui lorgne également sur ce fameux ordre. Toutefois, il semblerait que quelqu’un d’omniprésent veille dans l’ombre à la préservation des mystères de la toison. Ne serait-ce pas Médée, elle-même, fille d’Idye et d’Aiétès, magicienne mythique au passé tragique ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MÉDÉE #1 – La toison d’or

L’association opérée entre le touche-à-tout Renot et le passionné d’aventures historiques Ersel donne naissance, sous la coupelle bienveillante des éditions Casterman, à une nouvelle saga ayant trait à la mythique Toison d’Or. De fait, les deux auteurs s’imprègnent de la mythologie grecque et plus particulièrement de la magicienne Médée qui fut à l’origine d’infanticides à la suite de la trahison de son époux et patron de l’Argo, Jason. De même, afin de donner plus de corps à leur récit, les deux concepteurs font en sorte de lier cette légende avec l’ordre de chevalerie du même nom qui fut créé au 15ème siècle.

Compte tenu de cet amalgame de thèmes, l’aventure se veut à la fois historique, fantastique et ésotérique. Ayant pour cadre l’Allemagne sous la montée du nazisme, les péripéties qui s’en suivent ont tôt fait de prendre une orientation dramatique dans laquelle Jason Adam et Médée vont être à l’origine de rencontres exceptionnelles. Il va de soit que pour bien camper la problématique dont il est question, le récit est découpé en tranches d’époques aléatoires s’étalant de l’an 0 à la fin des années 30, rendant de ce fait la lecture quelque peu difficile.

Toutefois, à bien y regarder, la quête du jeune prélat soulève des mystères bien intrigants qui titillent savamment la curiosité naturelle du lecteur. Ces mystères deviennent encore plus entiers lorsque la dénommée Médée apparaît là où on ne l’attend pas forcément. Aussi, sans rentrer dans une débauche d’actions guerrières, l’aventure se fraye sûrement, sans excès, un chemin vers une destinée tragique que l’on ne mesure pas encore complètement.

Dans la partie graphique, Ersel réalise un travail remarquable, plus approfondi, plus réussi que dans sa série "Les pionniers du nouveau monde". Le réalisme dont il fait preuve, que l’on peut également apprécier dans le tome 2 de "Disparitions", est suffisamment explicite pour démontrer qu’il maîtrise les proportions et les expressions. Pareil pour les décors, dans lesquels l’auteur s’attache à de nombreux détails superbement relevés par une colorisation très agréable.

Un sympathique album aux ambiances historico-mythiques bien entretenues que les adeptes du genre apprécieront sans conteste.
 

Par Phibes, le 9 juin 2009

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