MÉDECINS DE GUERRE
Ligne de vie

Jeune femme de caractère, Virginie N’Guyen a suivi une longue et dure formation militaire qui lui a permis de devenir médecin des armées. Major de sa promotion, elle fait toutefois le choix d’être affectée au 1er Régiment de chasseurs parachutistes. Aux termes d’une préparation de plusieurs mois pour le moins intenses, la jeune capitaine est envoyée sur la base de Gao, au Mali. A peine arrivée, elle est mise à contribution pour remplacer le médecin détaché au groupement de commandos parachutistes ayant été sérieusement blessé lors de manœuvres. Elle devient ainsi la première femme à intégrer ce poste typiquement masculin ô combien essentiel dans le cadre des opérations de terrain. Est-ce que le Capitaine N’Guyen sera à la hauteur ? Est-ce que cette dernière saura creuser sa place au sein de ce bataillon d’hommes dont certains ont déjà pris les paris sur le temps qu’elle va pouvoir tenir ?

Par phibes, le 30 août 2021

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Notre avis sur MÉDECINS DE GUERRE #1 – Ligne de vie

Les éditions Dargaud apportent un brin de féminité dans leur riche et superbe catalogue en initiant une nouvelle série qui se rapporte à une jeune toubib de l’armée française, Virginie N’Guyen, appelée à faire ses premiers pas au sein de la force militaire Barkhane. Elle se voit animée par Patrice Buendia, scénariste pour le moins réputé pour ses travaux de reprise entre autres des séries Tanguy et Laverdure, Buck Danny… ou pour des sagas comme Adler, l’aigle à deux têtes… Accompagné par Gilles Laplagne, dessinateur aguerri de Flics du rail, Unités Félin…, les deux auteurs nous projettent dans un univers typiquement militaire proche d’un grand réalisme.

C’est donc sous le couvert d’une solide recherche que l’on fait connaissance avec la volontaire Virginie qui a décidé de faire ses armes sur le terrain malien, un terrain surchauffé propice aux embuscades terroristes. A la faveur d’un rythme assez soutenu, Patrice Buendia trouve le moyen de jouer subtilement sur deux plans, l’un documentaire et l’autre aventureux. Cette mixité a l’avantage de donner du « coffre » à cette évocation au point de la rendre réellement criante de vérité et aussi captivante. Le parcours ô combien difficile de la belle et efficace Virginie permet donc de découvrir les méandres de l’organisation militaire française et de la percevoir au travers de ses manœuvres diurnes et nocturnes où le danger a toute sa place.

Il va de soi que le capitaine médecin reste toujours au centre des débats, bien campée dans son rôle à la dure certes de soignante et de combattante mais également de présentatrice des arcanes des opérations armées en Afrique. De même, le scénariste ne manque pas, pour pimenter son équipée, de la lier à une intrigue tendue qui va prendre, de façon insoupçonnée, toute sa dimension à la fin de ce tome.

Ce récit puissant en réalisme se veut conforter par une mise en images en totale cohérence avec le sujet. En effet, Gilles Laplagne nous gratifie comme il sait le faire d’un dessin quasi-photographique, riche en détails soutenu par une colorisation sans faille signée Ketty Formaggio. On perçoit une réelle dynamique dans son travail, assurément dû à un choix d’instantanés très efficaces, qui s’enchaînent parfaitement et qui se veulent bien représentatifs de la vie opérationnelle de la force barkhane.

Un premier volet d’une nouvelle saga militaire qui brille par son authenticité et par sa structure très efficiente servie par des témoignages et cahiers photographiques de belle facture. On en redemande !

Par Phibes, le 30 août 2021

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