MCQUEEN
Trois petits singes

McQueen, ex flic devenu privé, est chargé par un ancien colonel de l’armée française de retrouver sa nièce, Millie. Celle-ci s’est enfuie avec un dénommé Bonnard, le secrétaire du colonel en emportant une statuette de jade que ce dernier avait déjà vendue à un collectionneur contre une coquette somme.
Engagé sur une autre affaire aux tenants beaucoup plus personnels, McQueen charge son associé Pépé Fregasol de retrouver la jeune femme.

Par olivier, le 29 septembre 2014

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Notre avis sur MCQUEEN #1 – Trois petits singes

Mcqueen est la figure classique de l’ex flic brisé dans sa vie et sa carrière par un événement dramatique. Quelques années auparavant, alors qu’il était chargé de protéger la maitresse et la petite fille d’un homme d’affaires peu scrupuleux qui avaient décidé de témoigner contre le truand, les hommes de main de ce dernier firent irruption dans la planque et enlevèrent la gamine.
La jeune femme et McQueen se jetèrent à leur trousses, une balle mit fin à la course poursuite, envoyant leur voiture valdinguer dans le décor. McQueen sorti du coma quelques semaines plus tard, mais pas Lynn. Depuis, ayant abandonné son insigne, il n’a plus qu’une obsession : ramener sa fille à la jeune femme murée dans son inconscience.
Son quotidien est fait de petites enquêtes alimentaires bien peu passionnantes, jusqu’à ce que le colonel De Crécy débarque avec son histoire de nièce et de statuette.

Emilio Van der Zuiden à qui l’on doit les albums sur les déesses de la route où voitures et jolies filles tiennent le rôle principal signe ici son premier album solo.

Et quel album !!! Un superbe polar, noir et sexy, ou l’on retrouve des fragrances de dick tracy et d’Humphrey Bogart dans ses plus beaux rôles de détective.
Le scénario est d’une construction méticuleuse avec un story-board précis et efficace qui enchaine les séquences avec une délicieuse fluidité.
En quelques planches, Van der Zuiden installe l’intrigue et pose le caractère de son détective, névrosé, il se fait suivre par une psy sexy à faire damner un saint. Imaginez Lorraine Bracco (la psy de Tonny Soprano) en minijupe et décolleté plongeant.

McQueen est un polar musclé où l’action ne se ralentit pas, bien peu respectueux de la loi, le détective fait passer les résultats et sa vengeance en premier ce qui nous vaut de coléreuses scènes de règlement de compte.

La passion de Van der Zuiden pour les belles carrosseries ne se dément pas dans cet album où les belles européennes, Porsche ou Jaguar, côtoient avec condescendance les américaines.
Quant à la gent féminine, il semble que Newark ne soit peuplé que de jolies filles et de femmes fatales, ce qui n’est certainement pas fait pour nuire à notre plaisir de lecture tant le crayon de Van Zuiden arrive à les rendre sublimes.
Si on peut s’étonner au premier abord du choix graphique fait par l’auteur sur le personnage de McQueen, il trouve son explication au fil de l’album et semble d’ailleurs particulièrement attirer les jeunes femmes.

Emilio Van Zuiden a truffé son album de références cinématographiques, culturelles et a réalisé un gros travail de documentation sur les années soixante aux Etats Unis, travail qui se ressent dans les petits détails, les pubs, les enseignes des magasins et cabarets, jusqu’à l’homme sandwich qui arbore fièrement sa pancarte du Christ rédempteur devant une boite de Striptease.

McQueen est une gourmandise à déguster et à savourer sans retenue.

Par Olivier, le 29 septembre 2014

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