TEX (MAXI)
L'or du Sud

Après la guerre de Sécession, le Ku Klux Klan, l’organisation ségrégationniste menée par le Général sudiste Bedford, va pouvoir enfin obtenir la vengeance qu’elle espère sur le Nord. En effet, elle espère récupérer une importante quantité d’or et, pour cela, missionne Conrad Portman pour faire le nécessaire. Quelques semaines plus tard, avec une petite escouade de sympathisants, ce dernier a atteint Fort Smith dans l’Arkansas, transformé en prison pour militaires sudistes. Grâce à une trahison interne et à une tentative de rébellion ensanglantée, il parvient à faire évader le capitaine Franklin Buchanan, au grand dam des gardiens et de Tex Willer qui se trouvait sur les lieux pour livrer des prisonniers. Cela suffit au ranger ainsi qu’à son inséparable ami Kit Carson pour se lancer à la poursuite des évadés et de leurs libérateurs, accompagnés pour l’occasion par quatre soldats dont le caporal Washington qui connaît la région. Sans le savoir, Tex Willer et ses compagnons vont se mettre sur les traces d’un trésor sudiste caché au cœur des marais de l’Arkansas.

Par phibes, le 8 mai 2014

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur TEX (MAXI) #3 – L’or du Sud

Grâce à l’inventivité de tout un panel d’artistes italiens et à leur bienveillance, Tex Willer est devenu un personnage intemporel. Créé à l’origine en 1948 par Gianluigi Bonelli et Aurelio Gallepini, ce ranger ô combien volontaire et aventureux, poursuit sa carrière dans de multiples missions aussi variées les unes que les autres. Sous l’impulsion d’Antonio Segura et José Ortiz, deux auteurs qui se connaissent très bien et qui n’en sont pas à leur coup d’essai avec Tex (voir le train blindé, le chasseur de fossile, le long sentier de l’Ouest… et le présent), le lecteur a donc rendez-vous avec l’aventure dans toute sa valeur.

Ce nouvel opus est donc l’occasion de lancer le généreux homme de loi dans une course-poursuite dans la lignée des plus grand classiques westerniens, pour le moins haletante, avec en prime une chasse au trésor aurifère. Antonio Segura signe ici une équipée aux accents sécessionnistes avérés, dans un affrontement post-guerre fort bien inspiré. La quête à laquelle prend part le charismatique Tex et son inséparable compagnon Kit Carson bénéficie d’une longue série d’actions explosives, de duels, d’échanges musclés, de surprises, de traîtrise et d’une petite dose d’humour qui ne manque pas de maintenir un degré d’intérêt constant. A ce titre, le scénariste joue habilement sur le caractère de ses personnages, les installant pour certains dans des aspirations idéologiques fortes et pour d’autres dans des intentions pour le moins mauvaises. Tex et Carson restent quant à eux à la hauteur de la tâche qui leur a été attribuée depuis l’origine, à savoir préserver la justice et également défendre, autant que faire se peut, la veuve et l’orphelin.

En parallèle du travail du scénariste, le dessinateur José Ortiz nous gratifie d’une intervention picturale absolument remarquable. L’univers en noir et blanc permet à cet artiste espagnol repéré par les éditeurs italiens de mettre en exergue un trait finement réaliste, certes conventionnel mais riche en détails. L’encrage de ses planches est d’une grande maîtrise et donne une profondeur on ne plus profitable. Il ne fait aucun doute que compte tenu de ses aptitudes acquises depuis plus de quarante ans, son dessin ne manque ni de mouvements, ni d’actions superbement mis en scène.

Un très bon western à la sauce spaghetti repris favorablement par l’éditeur Clair de Lune dans sa collection Encre de Chine.

Par Phibes, le 8 mai 2014

Publicité