Les mauvaises gens

C’est dans les Mauges, une région ouvrière et catholique d’Etienne Davodeau est né.
Dans cet album, Etienne raconte le vie des gens des Mauges, et ses parents en sont l’exemple même. Entre l’église et l’usine, l’esprit ouvrier et combatif de ses parents, les font très rapidement agir dans le syndicalisme et dans la politique.
C’est toute une tranche de vie de la France de l’après guerre qui est conté dans cet album.

Par aub, le 1 janvier 2001

2 avis sur Les mauvaises gens

Lorsqu’un album d’Etienne Davodeau sort, je suis certainement un des premier à l’acheter. C’est une valeur sure…
Et une fois de plus, après la lecture de cette nouvelle BD, je suis conforté dans mes goûts pour cet auteur.
Etienne Davodeau est, pour ma part, le premier auteur qui m’a montré une autre façon de lire une BD, et ceci grace à une autre vision de la BD qu’il m’a fait et me fait encore aujourd’hui découvrir.
Cette BD dite "engagée" ou l’auteur parle des vraies choses de la vie, en narrant des histoires de notre monde réel, est d’une très grande force, non seulement par l’histoire en elle même, mais aussi et surtout par la manière de nous la présenter. En contant et dévoilant une partie intime de sa vie et de celle de sa famille, Etienne davodeau, arrive à nous emmener dans cette fresque ouvrière de bien belle façon. Nous plongeant tantôt dans les années soixante lorsque ses parents sont à l’usine, tantôt dans les années soixante dix alors qu’il est tout jeune et qu’il découvre le syndicalisme et l’éducation religieuse, tantôt nous le retrouvons aujourd’hui en train de discuter de tout ça avec ses parents. Une bien belle narration de cette époque de combat ouvrier, mais aussi d’après guerre et d’avant l’ère socialiste de Mitterand.
Cet ouvrage est aussi un vrai recueil historique de toute une région, mais aussi de toute une époque syndicaliste et politique.
A lire absolument…

Par AUB, le 28 août 2005

"Les mauvaises gens", contrairement à ce que laisse penser le titre, sont des gens très fréquentables.
Très proches de leur époque, très sensibilisés aussi, ils sont l’image toute simple mais très représentative de toute une génération ouvrière. La naissance des syndicats, la laïcité, l’émancipation des femmes et des travailleurs en général, mai 68 en France, puis le droit à l’emploi, la naissance de l’ANPE, la mort de De Gaulle, celle de Pompidou, le passage de la droite à la gauche au gouvernement, le choc pétrolier, triste présage…tous ces éléments qui ont construit notre environnement social d’aujourd’hui sont racontés selon leur vécu de la part de gens simples, peu aisés, mais actifs.
Pas de zapping, non, au contraire, tous, militants syndicalistes ou paroissiens défilent activement pour la reconnaissance de leurs droits et de leurs conditions de travail. Remplis d’enthousiasme, ces gens là, se battent, avec les moyens du bord pour obtenir pas à pas, la moindre mesure en faveur de leur sort d’ouvrier. 
C’est tout cela que Davodeau nous raconte sous la forme d’un roman graphique et sa façon de dire, de dessiner, touche, amène à sourire et surtout nous intéresse.
Et on lit ce roman comme on écoute un prof dire son cours pourvu qu’il sache le faire. Et, pour ceux qui en ont l’âge, on se souvient. Ainsi, avec l’aide de Maurice Davodeau, j’ai retrouvé les images au fond de ma mémoire d’un certain Jacques M. qui collait, lui aussi, à la nuit tombée les affiches sur celles des partis adverses… Ainsi, j’ai revu ses manifestations et ses réunions politiques ou syndicales. Ainsi je l’ai vu, élu délégué du personnel et défendre les employés mis sur la touche.
Epoque bénie et pourtant difficile, où le covoiturage était courant pour faire face au choc pétrolier et à l’inflation due au gouvernement Giscard mais ainsi va la vie et grâce à ces petites mains courageuses des Davodeau et autres militants, nous avons aujourd’hui les moyens d’être encadrés et défendus.
Ce roman est direct, sans langue de bois, sans méchanceté.
Il est une leçon d’histoire et une leçon de vie où tolérance et courage sont réunis avec une vraie belle solidarité.
Ce moment de lecture est un vrai régal qui permet d’apprendre, de sourire, de se souvenir et d’aimer…Indispensable !

Par MARIE, le 22 septembre 2005

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