MAUVAISE REPUTATION
La véritable histoire d'Emmett Dalton

1908, Tilsa, en Oklahoma. Emmett Dalton vit une vie discrète et tranquille, depuis qu’il a payé sa dette à la société. Il y a longtemps qu’il n’a plus fait le bandit. Un jour, un certain John Tackett, producteur de cinéma, veut le rencontrer pour parler d’un scénario de film sur l’histoire des Dalton. Tout d’abord, Emmett refuse, mais en réfléchissant, il pense qu’il a une chance de raconter la vérité sur sa famille et ainsi sauver la réputation des Dalton. Du coup, il accepte. Heureusement, le premier jet qu’il a lu est très mauvais et raconte n’importe quoi. Il nous raconte donc son histoire et celle de sa fratrie.
Au début, ils n’étaient pas hors la loi. Ils étaient même des marshals…

Par berthold, le 2 avril 2021

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2 avis sur MAUVAISE REPUTATION #1 – La véritable histoire d’Emmett Dalton

Les Daltons ! Cela vous dit quelque chose, n’est-ce pas ? Joe, Jack, William et Averell. Les bandits les plus stupides du far-west. Et bien, ce n’est pas sur eux que Antoine Ozanam va raconter l’histoire, mais plutôt sur leurs "cousins" : Bob, Grat, Bill et Emmett. 

Le scénariste commence en 1908 avec Emmett Dalton essayant de prier Dieu dans une église, avant de croiser le chemin de ce producteur de cinéma qui veut faire un film sur eux. Cette rencontre est l’occasion pour Emmett de raconter la veritable histoire de sa famille. Au début, les Dalton sont marshals et travaillent pour la loi, avant de changer de camp.
Le scénariste nous captive. On passe de 1908 à quelques années auparavant, tout en suivant le récit de l’ancien criminel. Nous découvrons qu’Emmett combat quelques démons et boit pas mal. Un moyen pour lui de tenir le coup, de revivre le passé ? C’est ce que nous verrons dans cette histoire. 
Mais les très bonnes scènes sont celles du passé, ou ils étaient Marshal, puis leur début comme criminels. La violence est présente. Ozanam nous fait bien comprendre l’état d’esprit de ces hommes, à cette période. &L’écriture est parfaite et fluide. C’est très bien amené et se lit très bien.

La révélation vient aussi du graphisme de Bazin. Son style convient parfaitement à ce type de récit. Les planches sont belles, avec des teintes vertes ou bleues dominantes. C’est très dynamique et les expressions ressortent très bien. 

Ce premier tome est une excellente surprise. Une lecture que je vous recommande fortement.

 

Par BERTHOLD, le 2 avril 2021

En 1908, à Tulsa, Emmett Dalton tente de chasser ses vieux démons en implorant Dieu, toutefois sans grande ferveur. Ancien tolard gracié pour bonne conduite, il mène, depuis sa sortie de prison, une vie très discrète. C’est alors qu’il est abordé par John Tackett, producteur de cinéma, qui l’informe vouloir tourner un film sur sa vie et celle de ses frères et espère son aide pour crédibiliser le récit. Peu enclin à rouvrir des cicatrices douloureuses, Emmett Dalton rejette l’idée. Mais après avoir lu le script peu glorieux, il finit par accepter de prêter main forte au producteur pour rétablir la vérité sur le parcours mal connu du gang Dalton et sur la mauvaise réputation dont ils ont été la proie à tort. Tout commence avec son frère Franck qui était Marshal dans l’Arkansas et qui s’était lancé sur les traces de deux bandits particulièrement coriaces, les frères Smith…

On connaît évidemment les Dalton (en fait les cousins !) au travers des aventures humoristiques du fameux cowboy Lucky Luke de Morris et de Goscinny. Toutefois, on connaît beaucoup moins la véritable histoire de ces derniers dont la destinée a été pour le moins tourmentée après s’être achevée pour deux d’entre eux lors d’un braquage de banque à Coffeyville (Kansas).

Antoine Ozanam, en scénariste bien éclairé pour mettre en exergue des personnalités historiques (on lui doit tout particulièrement Lénine, Anne Franck, Mary Baker…), s’est décidé à narrer cette destinée dans des aspects beaucoup plus réalistes et assurément éloignés de la vision idyllique de l’ouest américain que l’on pourrait avoir. Aussi, s’appuyant sur la biographie du dernier vivant de la famille Dalton, l’auteur prend le parti de le « mettre à contribution » et grâce à sa rencontre avec le producteur de cinéma Tackett, d’en faire le narrateur privilégié.

Selon un découpage éprouvé, le scénariste trouve le moyen de jouer sur les époques tout en piochant des séquences souvenir qui lui sont essentielles pour illustrer la vie d’Emmett et de ses frères. Le travail documentaire est évident et l’évocation se veut des plus captivantes. On y découvre la célèbre fratrie constitué par Frank, Bob, Bill et Emmett, au début de leurs carrières à haut risque au sein d’un Far West âpre et violent, puis progressivement sa dérive et l’injustice qui l’a frappé. Il ne fait aucun doute que cette remémoration a l’avantage d’être sans ambages, brute à souhait (on est loin des duels sur l’avenue principale) et prône le délitement de la mauvaise réputation du quatuor. Aussi, le message passe subtilement et donne réellement envie de découvrir ce qu’Emmett a encore dans ses manches.

Pour une première, Emmanuel Bazin peut se vanter de frapper fort. En effet, à la faveur d’un coup de pinceau bien maîtrisé, l’artiste nous offre un graphisme aquarellé bien esthétique avec des dominantes verdâtres envoutantes. On pourra saluer la belle justesse de son trait, le joli travail sur les décors issus de belles recherches photographiques et également sur les personnages caractériellement intéressants, le tout enserré dans un encrage estompé.

Un excellent premier épisode, fort en caractère, qui a le privilège, grâce à Emmett, de remettre les Dalton sur le chemin de la vérité.

Par Phibes, le 9 juin 2021

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