Matsumoto

 
Le 20 mars 1995, des attentats frappèrent Tokyo, qui furent revendiqués par la secte Aum. C’était une attaque coordonnée, au gaz sarin. Elle fit douze victimes dans le métro et des milliers de blessés.

Un précédent avait eu lieu près d’un an avant. Un essai, un brouillon, une répétition… Qui fit huit victimes dans la ville appelée Matsumoto…
 

Par sylvestre, le 29 octobre 2015

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Notre avis sur Matsumoto

 
Nous sommes submergés d’informations et c’est ainsi qu’il y a des événements dont on entend parler mais qu’on oublie très rapidement car ils ont eu lieu loin de chez nous. L’attaque du métro de Tokyo en mars 1995 figure parmi ceux-là : les media en ont parlé, mais n’étant pas plus concernés que cela (ni économiquement, ni socialement, ni politiquement…), nous avons pris cette information comme une autre et, passée l’émotion solidaire, nous l’avons effacée de notre mémoire. Il y a fort à parier qu’au Japon, le traitement de l’information fut tout autre ! Et que les Japonais furent tous très touchés, comme nous l’avions été lors des différents attentats terroristes qui ont été menés sur le territoire français, ou, par procuration, lors des attaques du 11 septembre…

Lorsqu’il est question d’un attentat ou d’un accident, il y a les faits : on les apprend, et on s’en émeut. Il y a les victimes, aussi : on y pense et on les plaint. On n’aimerait pas être à leur place. Et les conséquences matérielles. Mais il y a aussi ce à quoi les media s’intéressent ensuite : les causes de ces drames, leurs origines.

Dans Matsumoto, c’est cet exercice que font Laurent-Frédéric Bollée et Philippe Nicloux. Sur près de 190 planches en couleurs, les auteurs de Terra Australis reviennent sur les préparatifs de cet attentat du 20 mars 1995 et dans cette bande dessinée, ils nous apprennent ainsi ce qu’au Japon, on savait sûrement déjà avant le jour J : qu’il y avait eu des jours "J moins", des événements annonciateurs. Le premier dont les auteurs nous parlent est assez "confidentiel" et nous emmène en Australie où la secte Aum avait procédé à des essais sur des animaux en les soumettant à du gaz sarin qu’ils avaient réussi à synthétiser. Le second est le fameux attentat "d’entraînement" qui a secoué la ville de Matsumoto en 1994…

Le traitement du sujet ne fait pas de ce récit un article de journal ou de site d’information : c’est en effet au contact des acteurs et de leurs victimes que l’on est mis, ce qui nous permet d’être pénétrés autrement par l’information, d’être touchés plus personnellement. Matsumoto est donc une BD d’intérêt ; par son sujet, par son dessin très adapté pour nous rapporter de tels faits et parce qu’elle rouvre pour nous un dossier important pour la compréhension de notre monde et de nos folles sociétés.

Par Sylvestre, le 29 octobre 2015

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