Mata Hari

Le 15 octobre 1917, en la forteresse de Vincennes, Margareth Zelle Macleod est conduite devant un peloton d’exécution. Pour avoir intrigué avec l’ennemi allemand, elle a été, au nom du peuple français, condamné à mort. Attachée au poteau, alors que les fusils sont braqués sur elle, elle ne peut s’empêcher de se remémorer son passé. Elle se rappelle, vingt ans auparavant, alors qu’elle s’installe avec son mari hollandais, le Capitaine Macleod, sur l’île de Java. Elle y prend ses marques et découvrent d’amères désillusion.
Tout d’abord, l’absence de son mari parti guerroyer lui pèse énormément, les massacres d’autochtones l’affligent, l’alcoolisme et la jalousie associés à la perte de son garçon font qu’elle se détourne de son couple pour s’initier aux rites sacrés indonésiens. Quelques années plus tard, alors que la danse qu’elle pratique l’étourdit profitablement, elle se décide à quitter son mari et sa fille pour fondre sur la ville lumière, Paris. Margareth peine à s’y faire un nom. En 1905, c’est à la suite de sa rencontre avec Emile Guimet, orientaliste fortuné, qu’elle commence son ascension dans la société parisienne.
Ses exhibitions exotiques et sensuelles qu’elle exécute sous le nom de Mata Hari font largement sensation. Le succès qu’elle acquiert au fil de ses spectacles va grandissant. Son avenir semble tout tracé. Malheureusement, elle va connaître ses premières désillusions à la suite de sa rencontre avec Alfred Kiepert, lieutenant de hussards allemand. Et c’est bientôt la descente aux enfers…

Par phibes, le 31 mars 2020

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Notre avis sur Mata Hari

A l’instar des éditions Comix Buro avec sa série Rendez-vous avec X, la maison d’édition Daniel Maghen nous propose une biographie de la célèbre Mata Hari. Personnalité dont le patronyme est associé à danse exotique et également à espionnage durant la première guerre mondiale, cette dernière voit donc sa destinée tragique reprise par le tandem Esther Gil/Laurent Paturaud.

Cette évocation, très bien documentée, se veut pour le moins envoutante et ce, à double titre. Tout d’abord, au niveau du scénario, la vie de la fameuse effeuilleuse nous est présentée sous un format empli de sensualité, de féminité, de détermination et de naïveté, conjugué à la première personne du singulier. A partir du moment où elle se prépare à être exécutée, la scénariste nous plonge dans une rétrospective qui a le privilège de nous faire comprendre pourquoi et comment la future fusillée en est arrivée là.

A la faveur d’un plan en trois étapes, la vie de Margareth Zelle défile chronologiquement sous nos yeux dans des élans de romance fortement prégnants, nous permettant de découvrir la personnalité profonde de celle qui va s’émanciper et recueillir durant un temps l’adhésion du public parisien et même international. La sensibilité de ce personnage est perceptible et son envie de sortir de son milieu, son exaltation sont visiblement grandes. Le charme opère évidement devant ce portrait qu’Ether Gil semble vouloir glorifier et sa déchéance, par manque de perception, est émouvante.

La vision passionnée de cette biographie passe par le superbe coup de crayon de Laurent Paturaud. Sous le couvert d’un graphisme enchanteur, l’artiste fait preuve d’un réalisme extraordinaire, traduisant au passage un gros effort documentaire sur les décors, sur les personnages. La belle espionne Mata Hari apparait pleinement dans toute sa féminité, sa beauté, sa sensualité, son exotisme, au travers de planches dont certaines aux cases éclatées.

Une mise en lumière on ne peut plus remarquable sur un personnage pour le moins intrigant. A noter que pour conforter ce biopic, un cahier documentaire a été annexé en fin d’album retraçant le contexte et les différents protagonistes qui ont côtoyé la célèbre Mata Hari.

Par Phibes, le 31 mars 2020

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