Mars Horizon

 
Ils étaient six et ils s’étaient préparés depuis plus de quinze ans. Leurs missions s’appelaient "Mars Horizon" et "Hello" (Hole in Europa for Lurking Life in the Ocean). La première consistait en la première sédentarisation à objectif scientifique sur la planète rouge. La seconde, pilotée depuis l’espace, avait pour but de faire descendre dans un puits situé sur Europe (un satellite de Jupiter) des caméras afin de les plonger dans l’océan auquel le puits donnait accès et de l’explorer visuellement pour savoir si des signes de vie y étaient détectables ou pas. Six personnes, trois couples… Une microsociété à la manœuvre dans deux missions aux enjeux extraordinaires !
 

Par sylvestre, le 10 mars 2017

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Notre avis sur Mars Horizon

 
En qualité de lecteurs, on assiste à une espèce de show téléréalité : on suit la mission de Jeanne et de ses cinq acolytes en étant témoin des actions qu’ils mènent. En la regardant les yeux dans les yeux, aussi, lorsqu’elle enregistre les rapports qu’elle destine aux équipes restées sur Terre. Le propos est technique mais il reste assez fantaisiste : des tas de termes à dessein un brin compliqués viennent baliser les textes pour que les côtés futuriste et sérieux soient crédibles mais on sent bien malgré tout que l’objectif est la vulgarisation et non l’exposé rigoureux.

Ce sont en effet des aléas techniques rencontrés qui donnent du relief et de l’intérêt à ce récit, et la résolution de ces problèmes qui surviennent et prennent beaucoup de place demande bien évidemment l’expertise rapide et précise de nos "Marsonautes", mais au-delà de ça, c’est bien l’expérience de la micro-communauté loin de chez elle qui est analysée également. Quand je parlais de fantaisie un peu plus haut, je voulais parler du fait que nos expéditionnaires sont six jeunes gens qui n’ont rien, au premier coup d’œil, de spationautes tels qu’on les imagine. Là, leur mission ressemble parfois plus à une colonie de vacances qu’à une expédition qui a dû coûter des centaines de millions de dollars ou d’euros !

Un autre thème est abordé dans cette aventure spatiale : le frisson d’être des pionniers, l’émotion devant les spectacles inédits qu’offrent les paysages ou encore la joie de pouvoir remporter des victoires quand un pépin se présente. De l’humain, quoi, ce qui nous rapproche de ces héros à la place desquels on aimerait sans doute être.

Qui dit humain dit relations dans la vie de tous les jours. On apprend ainsi que les six expéditionnaires sont en réalité trois couples puisque l’entente est primordiale lors de missions à très long terme comme la leur. Là aussi, on est plus dans le poétique que dans le concret, semble-t-il, mais comme on est dans de la BD "presque-SF", ça passe ! Le voyage et la lecture sont bien agréables même si tout n’est pas très "solide" en ce qui concerne le domaine des possibles.

On pourra toutefois déplorer que le dessin d’Erwann Surcouf, très basique et colorié avec des à-plat, ne soit pas à la hauteur de cette beauté de Mars à laquelle cette bande dessinée veut nous faire rêver. En même temps, peut-être que plus de réalisme aurait mis encore plus à mal les "petits arrangements avec la technique" que la contrainte "tout public" a imposé aux auteurs ?!

L’histoire se déroule en octobre 2080 mais qu’à cela ne tienne : embarquez dès maintenant avec Jeanne et son équipage et tenez vous prêts à "l’amarsissage" !
 

Par Sylvestre, le 10 mars 2017

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