Marius - 1ère partie

En 1930, à Marseille, Marius tient le bar de la Marine appartenant à son père César. Recevant les bons conseils de ce dernier, se nourrissant des discussions fleuries des quelques clients comme Monsieur Brun et le père Panisse, il entretient une idylle platonique avec la belle Fanny, sa voisine poissonnière d’en face. Malheureusement, il n’est pas le seul à avoir des vues sur la jeune femme. En effet, Panisse, veuf de trois mois, a des intentions de mariage qu’il a déclarées à Honorine, la mère de Fanny. Cette dernière a été emballée par la situation aisée de cet homme à l’âge avancé et a donc donné son aval à cette union. Aussi, Fanny a fini par le rapporter à Marius afin de le pousser à déclarer son amour. Courroucé par le manège enchanteur de Panisse, le jeune homme se dispute fortement avec lui et tente par la suite de dissuader Fanny de cette union. Il lui apprend même qu’il ne pourra pas l’épouser car l’appel du large est plus fort que son amour pour elle.

Par phibes, le 22 décembre 2019

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Notre avis sur Marius – 1ère partie

Qui ne connaît pas la fameuse, la légendaire, trilogie marseillaise concoctée par Marcel Pagnol dont est tiré Marius, le premier volet d’une épopée théâtrale présentement adaptée par les auteurs qui sont devenus depuis plus de quatre ans, sous le couvert de son petit-fils Nicolas Pagnol, les dignes rapporteurs de cet univers provençal ? Assurément très peu de monde, tant cette œuvre est passée à la postérité. Serge Scotto et Eric Stoffel se retrouvent donc pour ce projet qui évidemment n’est pas des plus faciles à restituer en dialogues et en images.

Il n’en demeure pas moins que le résultat de cette première partie est réellement concluant. Tout d’abord, dans le découpage scénaristique qui a la particularité de ne pas sacrifier l’ambiance de cette histoire d’amour bien difficile. On y perçoit aisément (peut-être parce ce qu’on ne connaît que trop le récit) les intonations chantantes à la marseillaise, distillées par des personnages hauts en couleur dont les tirades imagées suscitent un réel amusement. On y savoure donc les dialogues imprégnés de l’esprit Pagnol et d’une époque révolue où on se laissait gagner par une certaine nonchalance. On se laisse emporter bien volontiers par cet univers de la belle Provence qui fleure bon la boisson anisée et l’air marin.

Ensuite, au niveau de la partie graphique, c’est Sébastien Morice qui a été chargé de restituer cet univers. On ne pourra que saluer le superbe travail réalisé. En effet, il colle au mieux à l’esprit de l’artiste originel par une mise en images un tantinet caricaturale, avec un choix de personnages on ne peut plus attachants. Rehaussé par une colorisation suave, son trait fait preuve d’une belle maturité et dégage, au prix d’une très belle gestuelle, une tonalité humoristique ensorcelante. Les expressions des protagonistes sont vraiment bien choisies et caractérisent remarquablement les états émotionnels de ceux-ci.

Une première partie complètement réussie qui en appelle une deuxième. Un pur bonheur de lecture à partager en famille qui permet de replonger dans cette œuvre universelle sous un angle nouveau, celui de la bande dessinée.

Par Phibes, le 22 décembre 2019

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